La Fourragère : Quand l’Uniforme se Met sur Son 31.
La Fourragère est une Cordelette tressée, que le soldat porte à l’épaule gauche, sur l’uniforme.
L’une de ses extrémités, joliment enroulée en un trèfle, est prête à aller danser tandis que l’autre, plus sérieuse, exhibe un ferret conique en métal brillant, comme un bouton de manchette qui dirait : "Attention, je suis ici pour marquer le coup".
Le Ferret est en métal uni, et au-dessus de ce ferret sont placés : un nœud a quatre tours et une petite boucle.
C’est Napoléon Iᵉʳ qui lui donne officiellement le nom de « fourragère ».
À l’origine, quand les soldats de l’armée impériale l’adoptent, et elle est teintée de jaune pour les hussards et de rouge pour les artilleurs.
Durant la Grande Guerre, on en fait un insigne honorifique.
Cette distinction est remise au corps de troupe à titre collectif, et la fourragère est transmise aux jeunes recrues lors d’une prise d’armes dite de « remise de la Fourragère », en un signe de l’appartenance de plein droit du soldat à ce régiment.
Lors des cérémonies de remise de la Fourragère, c’est tout un rituel de transmission qui a lieu. Ce n’est pas seulement une tresse de fil, mais l’héritage collectif d’un régiment que l’on passe aux nouvelles recrues. Un lien symbolique tissé entre les générations de soldats, célébré en grande pompe, avec poignées de main, salut militaire et parfois même un peu de larmes dans les yeux (mais chut, ça reste entre nous).
Ce symbole à, peu à peu, été adopté par de nombreuses armées du monde. En Russie, elle est arborée par les militaires dans toutes les cérémonies officielles.
Une fois libéré de ses « obligations militaires » comme ils disent, le troufion peut donner cours à sa fantaisie, et ajouter à la fourragère réglementaire, d’autres ornements de son gout, pour marquer sa jouissance ou son soulagement. On voit ainsi des arbres de Noël ambulants, qui célèbrent et solennisent le jour de leur libération par des exhibitions décoratives et bien sûr des libations de rigueur, en une forme de baromètre festif de leur délivrance.
Dans cette veine, et dans ces excès, mais ceux-là, autorisés, nous avons tous vu les anciens soldats russes de 39-45, lors des défilés et fêtes commémoratives, arborer leurs médailles par paquets de 100. Tout en respectant leurs mérites qui sont évidents, cet étalage nous plonge dans une certaine perplexité, mêlée de sympathie et même de culpabilité quand un sourire inopportun nous échappe.
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