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Photo du rédacteurAlain Mihelic

Ivan Tsarévitch version Libre

Ces Contes Russes trop connus ne meritent ils pas un peu de fantaisie et d'extravagance ?.

Tentative de caprice libertaire.


Ivan Tsarévitch :


Il était une fois, un pays où les pommes étaient en or et où les loups jouaient les intercesseurs et les anges gardiens.....


Ivan Tsarevitch, conte Russe

Ivan Tsarévitch et le Loup gris


Sur ce pays régnait un Tsar puissant, qui éprouvait une passion dévorante pour son jardin. Il répondait au nom tout en majesté de Tsar Demian.


Son jardin, c'était la quête des pépiniéristes, le Saint Graal des horticulteurs. Rempli de fleurs rares et d'arbres précieux, ce petit paradis était l'objet de toutes les admirations et les convoitises.


Le joyau de la couronne, ou plutôt du verger, était un pommier magique et raffiné qui faisait passer les autres pommiers pour de simples plantes rustiques et grossières. Il donnait des pommes en or massif, de quoi bling-blinguer la table du Tsar à Noël.


Imaginez la jalousie et la langue pendante des autres souverains devant ces pommes ! Quel orgueil pour papy Demian de contempler les faces livides et bouffies d’envie de ses nobles invités !


Ivan Tsarévitch, l’oiseau de feu, contes de Russie

Chut… les Invités arrivent…. sous la neige


Mais tous ces regards envieux faisaient peser de gros doutes sur les épaules de Demian, et des craintes de maraude et de brigandage lui troublaient la sérénité.


Malheur ! Un beau jour ou plutôt un mauvais matin, Tsar Demian découvrit que ses précieuses pommes étaient, comme par enchantement, volées pendant la nuit.


Même avec toute l’attention du monde, par des patrouilles, des fouilles, des protections, ses gardiens n'y pouvaient rien. Les fruits merveilleux disparaissaient.


Le Tsar, qui avait déjà des insomnies chroniques à cause du souci que lui causaient ses pommes chéries, perdait encore plus de sommeil et de poids.


Bien sûr, le Tsar ne pouvait pas laisser cette situation pourrir comme une pomme oubliée au fond du frigo. Face à ce mystère insoluble, il décida d'organiser un concours familial à la façon russe, mais sans vodka.


Alors, il convoqua ses trois fils, Piotr, Vassili et Ivan et leur lança un défi : « celui qui choppera le vil voleur de pommes d'or, aura ma bénédiction et recevra la moitié de mon royaume sur un plateau d'argent, et même sur un plateau en or massif, et à ma mort, il aura tout le reste et mon Pommier chéri avec. »


Vous imaginez déjà les frères en train de s'échauffer les muscles pour cette chasse au voleur, et les deux ainés étaient plus excités qu'un coach de motivation en pleine crise existentielle.


Piotr, le grand costaud de la fratrie, fut le premier à s’auto designer comme volontaire. Il monta la garde toute la nuit, vigilant comme un chasseur de Pokémon. Le matin venu, hélas, plusieurs pommes avaient mystérieusement disparu. Piotr, bredouille, prétendit avoir scruté chaque buisson, mais n'avoir vu que des taupes qui faisaient la fête.


Vint ensuite Vassili, le téméraire. Vassili fit le tour du jardin, débusqua des papillons nocturnes suspects, des hannetons, des souriceaux, mais finit par s'endormir comme un ours en hibernation. Par un étrange sortilège (ou plutôt comme d'habitude), des pommes manquaient encore le lendemain. Vassili, un brin dépité, affirma n'avoir pas cligné des yeux de la nuit, sauf pour rêver de manger des pommes bien juteuses.


Et puis vint Ivan, le petit dernier, le vrai challengeur de l'histoire. Ivan, par peur de rater le spectacle, décida de ne pas s'endormir. Tel un ninja en mission secrète, il fit des allers-retours dans le jardin, zigzagua comme un funambule sous l'emprise de l'alcool, et s'il sentait la fatigue arriver, il se lavait le visage avec la rosée et repartait de plus belle.


Autant vous dire que sa nuit fut plus agitée que la bourse de Wall Street lors du krach de 2008.


Ivan Tsarévitch et l’oiseau de feu

« Ivan Tsarévitch ne me marche pas sur la queue ! »


Au milieu de cette nuit trépidante, alors qu'il voguait tel un somnambule dans le jardin, Ivan aperçut une lueur aussi éclatante que le brushing de Lady Gaga. Et là, devant ses yeux écarquillés, il vit un oiseau de feu, picorant les pommes en or, comme s'il se trouvait devant un « buffet à volonté ».


Ivan Tsarévitch et l’oiseau de feu

Alourdi par le poids des pommes


Ivan, plus rusé qu'un renard dans un poulailler, s'approcha en silence, rampa vipère actif et d’un bond attrapa l'oiseau par la queue. Mais ce dernier, décidément peu enclin à devenir un plat de résistance sur la table du Tsar, se débattit tel un chat plongé dans un bain moussant. Résultat : Ivan se retrouva avec une seule plume dans la main et l'oiseau prit la poudre d'escampette.


Ivan Tsarévitch arrache une plume a l’oiseau de feu

Une plume Torchère pour y voir la nuit


Le lendemain, Ivan raconta son aventure à son père, et le Tsar, ravi, retrouva enfin le sommeil et l'appétit. Pas de voisin jaloux, pas d’envieux à craindre, c’était juste un oisillon gourmand. Pas d'oiseau de feu, plus de problème. L’oiseau chapardeur ne revint d’ailleurs plus.


Ivan Tsarévitch arrache une plume a l’oiseau de feu

A vol d’Oiseau, c’est tout près

 

Mais, comme dans toute bonne saga, l'histoire ne s'arrête pas là.

Le Tsar, en contemplant la plume mordorée de l'oiseau, se mit à rêver de le posséder tout entier, et cela lui devint une obsession, une fièvre, telle que celle qui frappe un collectionneur de timbres rares. Il convoqua ses fils et leur dit en substance : "Allez me chercher ce foutu oiseau, sinon vous ne touchez pas votre argent de poche jusqu'à la fin de vos jours."


Ivan Tsarévitch arrache une plume a l’oiseau de feu

Les Yeux plus beaux que le Ventre

Ocelles ! Oh ciel ! Au sel ! Aux selles ! Hausse-t-elle !


Les deux aînés partirent en mission, armés jusqu'aux dents, prêts à affronter l'adversité.


Pendant ce temps, Ivan, resté à la maison comme le petit dernier souvent oublié, supplia son père de lui laisser sa chance. Après de nombreuses tergiversations, le Tsar finit par accepter.


La grande Aventure d'Ivan Tsarévitch


Ivan prit la route, mais il n'avait pas prévu que la vie en Russie, c'était pas juste une balade sur la Place Rouge.

Au détour d'un chemin, il tomba sur un panneau de signalisation typique du Moyen Âge : la Borne, et son énigme façon sphinx grec : "Celui qui va tout droit aura froid et faim, celui qui prendra à droite restera sain et sauf mais perdra son cheval, et celui qui ira à gauche sera tué, mais son cheval vivra."

Les trois choix étaient aussi attrayants que de choisir entre une dent de sagesse à arracher ou une raclette à partager avec un groupe d'amis affamés.


Ivan Tsarévitch lit la borne mysterieuse

Bornés qu’ils sont, tous bornés !


Bien sûr, Ivan, qui n'était pas du genre à faire des choix difficiles, prit le chemin de droite. Parce que bon, qui a besoin de souffrir de froid et de faim quand on peut juste perdre un cheval, hein ?


A peine avança-t-il sur cette voie, qu’un Loup Gris énorme et affamé lui croque sa monture, harnachement inclus ! Sans même dire ni au revoir ni merci, le rassasié s’enfuit à tire pattes.


Le Loup gris mange le cheval de Ivan Tsarévitch

Souhaite-moi au moins bon appétit


Ivan se retrouva donc à pied, plus démuni qu'un manchot dans un concours de bras de fer.


Après une balade éreintante de trois jours, Ivan, le moral dans les poulaines, arriva enfin en vue d'une grande et sombre forêt qui ressemblait plus à un décor de film d'horreur qu'à un endroit accueillant pour une promenade dominicale.


Et devinez qui décida de se pointer à ce moment-là ? Ce même Loup, évidemment, parce qu'une balade en forêt sans rencontrer la faune locale, c'est pas vraiment une balade russe. Le Loup, qui semblait aussi disert et bavard qu'une mamie devant un thé à la menthe, demanda aimablement à Ivan ce qui n'allait pas.


Ivan, déprimé par ses choix de vie, lui raconta ses malheurs. Et le Loup, plus sympa qu'une babouchka qui vous invite à manger des pirojkis, lui proposa de l'aider à trouver l'oiseau de feu, en compensation du petit en-cas qu’il lui avait été offert involontairement.

 


Et c'est ainsi qu'Ivan et le Loup, improbable paire, digne des meilleures histoires de duos inséparables, partirent à la recherche de l'oiseau de feu.


Ils traversèrent monts et vallées, affrontèrent des créatures plus étranges les unes que les autres, comme des sorcières qui faisaient des claquettes avec un chaudron à chaque pied. Finalement, après mille péripéties et une montagne de feuilles de thé pour calmer les nerfs d'Ivan, ils trouvèrent enfin l'oiseau de feu, abrité derrière un haut mur. Il était dans une cage, perchée sur une haute branche et chantait comme un rossignol sous ecstasy.


Le Loup le prévint : prends la bestiole, mais ne touche à rien car tout est miné.


Ivan, armé de courage et de la plume qu'il avait gardée précieusement, s'approcha de l'oiseau et lui dit d'une voix aussi douce que le miel : "Oiseau de feu, gentil oiseau, accepterais-tu de nous accompagner chez mon père le Tsar ?" L'oiseau, qui n'était pas du genre à refuser une invitation royale, accepta avec grâce et s'envola aux côtés d'Ivan et du loup.


Ivan Tsarévitch vole l’oiseau de feu

Viens Poupoule, viens !


Mais Ivan pensa que la belle cage ferait bien plaisir à son papou chéri. Il s’en saisit. Erreur monumentale, l’alarme sonne, le tocsin résonne, les cloches carillonnent, la garde l’emprisonne.

Le propriétaire des lieux était le Tsar Koussman, un pas souriant et aussi magnanime qu'une épine dans le pied, et qui décida de lui infliger une mission aussi improbable que la performance d’une chèvre en patins à glace. Il lui proposa un marché :

« la vie sauve, plus l’oiseau de Feu, contre le cheval à crinière d’Or du Tsar Afron ».


L’affreux Afron lui avait fait un affront quand ils s’étaient effrontément affrontés près du fronton du château.



Notre paire héroïque repris son chemin vers les contrées lointaines et mal famées. Le Loup gris se mit à courir comme s'il avait oublié de payer sa place de stationnement et Ivan à dos de Loup, s’accrochait comme il pouvait. Ils filaient à la vitesse de la lumière, dévalant les montagnes et traversant les vallées, pire qu’un touriste pressé en vacances.



Ivan Tsarévitch sur le dos du loup gris

Ivan Touristovitch


Arrivés à destination, chez Tsar Afron, les écuries royales leur paraissaient paisibles et le Loup s'arrêta, haletant comme un marathonien à la fin de l’épreuve, et avertit avec un air mystérieux le galopin Ivan, de ne pas toucher à autre chose que la crinière du cheval, ni bride ni rien d’autre !


Ivan se glissa dans les stalles royales, vit le superbe cheval, le caressa et prêt de quitter les lieux, s’avisa de la bride interdite.


Ivan Tsarévitch et le cheval a criniere d'Or

A bride abattue


Une merveille. Tentation trop grande d’une main ferme il saisit l’objet du crime. Branle-bas de combat d’autres mains fermes l’agrippent et le conduisent chez le Tsar Afron.


Celui-ci péta les plombs.

« Eh toi, cafard ! C'est quoi ton nom ? » vociféra le Tsar. « Et tu crois que c'est permis de chaparder mon noble coursier ? »

« Moi, c'est Ivan Tsarévitch, votre Majesté, fils du Tsar Demian. »

« Ah, Ivan Tsarévitch ! Tu aurais pu me demander le cheval de manière civilisée. En hommage à ton vieux paternel, je te propose un marché : va me chercher la princesse Hélène, fille du Tsar Dalmat, la princesse super canon, dans le trentième royaume à vingt-neuf terres d'ici et si tu la ramène, je t’offre mon destrier et sa bride ! »


Ivan, les larmes de la honte coulant sur ses joues, alla chialer son désarroi auprès du

Loup.

Ce dernier lui balança des reproches acides :


Le loup sermone Ivan Tsarévitch

Pleure pas mon gamin, mais à la prochaine je te file une fessée


« Mais pourquoi diable ne m'écoutes-tu jamais ? Ivan tu as agi encore une fois comme un gamin dans un magasin de jouets. Pourquoi touches-tu à tout ce qui brille ? Je te donne des tuyaux en or massif, et toi, tu te comportes comme un poulet sans tête ! »


« Excuse-moi, s'il te plaît ! J'ai vraiment fait une connerie, c'est vrai », avoua Ivan.



Que ne ferait-on pas pour un ami en galère ? Même si cet ami a la logique d'un poisson rouge égaré dans un labyrinthe.

 

« Comme héros de ce conte, tu me fais pitié. Passons à autre chose. Grimpe sur mon dos, on va kidnapper la belle Hélène. »


Ivan Tsarévitch file sur le dos du loup

Il y a un loup y’a pas de doute

 

A peine le temps de consulter son GPS que le Loup fila comme un boulet de canon. Il avala les montagnes d'un saut, franchit les vallées à pas de géant, et effaça ses traces d'un coup de queue. En un battement de cil, ils arrivèrent au palais du Tsar Dalmat, devant un jardin aux grilles dorées.


Le Loup dit :

« Ok, cette fois, je vais choper la princesse moi-même, sinon ce conte sera interminable. Toi, va te planquer dans ce bois, sous le chêne vert. »


Le Loup bondit par-dessus les grilles et se fondit dans les buissons. Vers le soir, Hélène la Belle sortit pour une balade à la fraiche, entourée de sa clique. Le Loup surgit, la plaqua sur son dos et se carapata. Sous le chêne vert, il rejoignit Ivan.


« Bouge-toi le popotin ! » hurla le Loup. « On risque de se faire griller ! »

Ivan sauta sur le dos du Loup, attrapa la princesse dans ses bras, et le Loup fila comme une comète déchaînée.


Ivan Tsarévitch s'enfuit avec Helene la Belle

Un bisou à dos de loup


Chez le Tsar Dalmat, c'était le bazar total pendant que tout le monde s'agitait dans tous les sens. Les nourrices, les suivantes, les servantes, les passantes, toutes criaient et piaillaient à qui mieux mieux, si bien qu'on aurait dit une chorale de poules paniquées.


Quand enfin on réussit à comprendre ce qui se passait et qu'on organisa une expédition de secours, le Loup gris avait déjà pris le large, pressé qu’il était comme un livreur de Pizza un soir de match de foot.


Pendant ce temps, la pauvre Hélène la Belle avait fait un malaise.


Lorsqu'elle reprit connaissance, elle se trouvait dans les bras d'un beau jeune homme. Et hop, coup de foudre immédiat ! Ils s'aimèrent d'un amour aussi fulgurant et aveuglant qu’un éclair dans la nuit.


Ivan Tsarévitch s'enfuit avec Helene la Belle, sur le dos du loup

Le Saut du Loup


Alors qu'ils approchaient du royaume du Tsar Afron, Ivan Tsarévitch pleurait à chaudes larmes.


Le Loup gris, perplexe devant ce déballage émotionnel, lui demanda :

« Hé, pourquoi chiales-tu, Tsarévitch ? Qu'est-ce qui te met dans cet état ? »


« Oh Loup gris ! » sanglota Ivan. « Je suis fou amoureux de Hélène la Belle. Comment pourrais-je la livrer au Tsar ? »


Touché par cette romance à l'eau de rose, le Loup gris eut une idée lumineuse :

« Écoute, mon pote, puisque je t'ai promis de te rendre service, je vais le faire. Je vais me transformer en Hélène la Belle, et tu me remettras au Tsar Afron. La vraie princesse t'attendra dans le bois, et dès que tu auras récupéré le cheval à la crinière d'or, tu viendras la chercher. Vous partez tous les deux, et moi, je vous rejoindrais plus tard. Cool, non ? » Ivan sans trop y croire lui dit « Chiche ! »


Ivan Tsarévitch, avec Helene la Belle sur le cheval a criniere d'or

Loup en Cheval et Cheval en Loup !

 

Le Loup gris claqua des doigts – enfin, des pattes, techniquement – et se transforma en Hélène la Belle. Ivan l'emmena au Tsar Afron, qui était ravi de récupérer sa pseudo-princesse. En guise de remerciement, il offrit à Ivan le cheval avec sa bride, plus une tape amicale sur l'épaule.


Ivan, dans l'urgence de retrouver sa véritable dulcinée, fila vers le bois où l'attendait Hélène la Vraie.


le Tsar Afron et Helene La Belle

Helene la Louve !


Pendant ce temps, au château du Tsar Afron, on festoyait à tout va. Sur des tables de chêne et des nappes blanches, on servait à foison des mets fins, des hydromels millésimés et des vins délicats. Les invités hurlaient : « Vive la mariée ! ».


le Tsar Afron et Helene La Belle

Pas de Bisous pour ton vilain Museau

 

Mais quand vint le moment fatidique où le Tsar voulut embrasser sa jeune épouse, il se retrouva nez à nez – enfin, nez à museau – avec la rude fourrure du Loup. Le Tsar hurla, la foule s'affola, la troupe s’arma. Profitant du chaos, le Loup gris s'échappa par la fenêtre et se volatilisa dans la nuit. Il disparut dans les ombres de la forêt, laissant derrière lui la foule abasourdie.


Le Loup retrouva Ivan et lui dit :

« Monte sur mon dos et laisse le cheval à la princesse. »


Ivan Tsarévitch s'enfuit avec Helene la Belle

Tire la Langue mon Loup !

 

Arrivés au royaume du Tsar Koussman, le Loup, voyant la mine triste d'Ivan, lui demanda :

« Qu'est-ce qui te met dans cet état, Ivan Tsarévitch ? »


« Je ne peux m'empêcher de penser au cheval à la crinière d'or. J'ai le cœur gros à l'idée de l'échanger contre l'oiseau de feu. Mais si je ne lui donne pas le cheval, le Tsar va me descendre en flammes, littéralement ! »


« Allons, pas de panique, mon pote ! » répliqua le Loup avec un sourire canin. « Je vais encore te donner un coup de patte. Je vais me transformer en cheval à la crinière d'or, c'est moi que tu remettras au Tsar Koussman, et la princesse avec le vrai cheval t'attendra dans ce bois. Bon plan, non ? »


Ivan Tsarévitch, et le Loup gris, avec Helene la Belle sur le cheval a criniere d'or

Cavalcade et Escapade, comme à la Parade


Le Loup, comme s’il était fatigué de sa routine lupine poilue, claqua des doigts (pardon des pattes !) et se métamorphosa aussitôt en cheval flamboyant.


Ivan, un sourire béat aux lèvres, prit les rênes de cette créature extravagante et l'emmena chez le Tsar Kaussman, qui, à leur arrivée, ouvrit grand les bras en signe de bienvenue. Il sortit en personne pour accueillir Ivan, le mena dans son fastueux palais. Le Tsar Kaussman tout heureux de recevoir son cadeau, respecta sa parole et remit à Ivan le bel Oiseau et la cage qui va avec, comme s'il s'agissait d'un ensemble d'ustensiles de cuisine offert lors d'une promotion chez Darty.


Le Tsar proposa même à Ivan de rester un moment, mais celui-ci brûlait d'impatience de retrouver Hélène la Belle, déclina poliment l'invitation et prit la fuite avec sa précieuse cargaison. Retrouvant sa bien-aimée dans la forêt, ils montèrent sur le cheval a crinière d’or, tenant fermement la cage contenant l'oiseau de feu, et partirent ventre à terre vers leur destinée.


Ivan Tsarévitch, l’oiseau de feu et le cheval a criniere d'Or

Ce Cheval a des ailes aux sabots

 

Peu de temps après, Tsar Kaussman décida de tester sa nouvelle monture lors d'une partie de chasse, accompagné de toute sa cour. À travers bois et forêts, ils poursuivirent un renard innocent. Le cheval doré galopait à une vitesse folle, distançant toute la suite. Mais soudain, trébuchant sur une racine traîtresse, le cheval envoya son illustre cavalier faire une voltige élégante, suivie d’un plongeon moins esthétique, en une sortie digne des films comiques les plus cocasses !


Le Tsar se retrouva la tête la première dans la boue. En relevant les yeux, il ne vit que le dos d'un Loup, notre malicieux coquin, disparaître au loin. Avec l'aide de sa cour, le Tsar fut finalement remis sur pied, mais le Loup était déjà loin.


Ivan Tsarévitch, avec Helene la Belle sur le cheval a criniere d'or

L’Oiseau de Feu comme lanterne !

 

Rejoignant Ivan une fois de plus, le Loup l'interpella avec une énergie contagieuse, déclarant que leur aventure ne faisait que commencer et le Loup le reprit sur son dos.


Arrivés au lieu de leur première rencontre, le Loup gris déclara avec un sourire narquois :

"Souviens-toi, Ivan Tsarévitch, c'est ici que j'ai dévoré ton fier destrier. Et c'est ici que je te quitte."


Ivan, reconnaissant, salua le Loup à trois reprises. Mais ce dernier, avec un regard en coin, ajouta :

"Ne me dis pas adieu, Tsarévitch. Dis-moi plutôt à bientôt ! Car, tu auras encore besoin de mes services."


Finalement, entre les étreintes imprévues, les mariages royaux ratés et les courses équestres dignes d'un film d'action, le Loup tire sa révérence. "Dis-moi à bientôt", murmure-t-il, laissant Ivan perplexe quant à la pertinence de cette prophétie étrange. Car après tout, qui aurait besoin d'un Loup gris dans sa vie, quand on a l’oiseau de feu qu’attend son papou, un cheval à la crinière d'or et une princesse en guise de bouée de sauvetage.


Ivan Tsarévitch, avec Helene la Belle sur le cheval a criniere d'or

J’ai tout ce qu’il me faut ! Je me contente de peu, il est vrai


Ivan haussa les épaules, pensant : "Besoin du Loup gris ? Quelle blague ! J'ai tout ce qu'il me faut." Il enfourcha le cheval avec Hélène, la cage de l'oiseau de feu en main, et reprit la route vers le royaume de son père, ignorant les sinistres présages du Loup.


La vie réserve parfois des surprises plus féroces qu'un renard affamé dans un poulailler.


Le loup se retira donc, attendant patiemment le moment propice pour réapparaître dans la vie d'Ivan, tel un personnage de série télé qui revient toujours au bon moment pour sauver le héros et ajouter du suspense.

 

Alors qu'Ivan et Hélène la Belle s'offraient un repos bien mérité à l'orée du bois, le destin leur réserva une bien cruelle surprise. Les deux frères aînés d'Ivan, Piotr Tsarévitch et Vassili Tsarévitch, passant par-là, furent pris d'une jalousie féroce en voyant leur jeune frère avec toutes ces merveilles.


Ivan Tsarévitch, avec Helene la Belle, endormis

Ivan en veine, dans les vapes divague et vogue, il ne voit pas venir le virulent venin


La rage les envahit à la vue d'Ivan endormi aux côtés de la belle princesse, du cheval à la crinière d'or et de la cage contenant l'oiseau de feu. Ils se sentirent humiliés, face à la réussite insolente d'Ivan, ayant échoué dans leur propre quête. Alors, dans un accès de colère et de folie, ils occirent Ivan endormi.


Le cri déchirant d'Hélène la Belle résonna dans la clairière, mais les deux frères, impitoyables, la forcèrent à jurer de mentir au Tsar Demian, affirmant que c'étaient eux qui l'avaient conquise, ainsi que le cheval et l'oiseau de feu. Sous la menace de Piotr, elle promit de jouer le jeu.


Les deux frères tirèrent ensuite au sort pour savoir qui posséderait Hélène la Belle et le cheval. Le sort désigna Piotr pour la princesse et Vassili pour le cheval à la crinière d'or. Emportant l'oiseau de feu avec eux, ils partirent en direction du palais du Tsar Demian.


Pendant ce temps, alors qu'Ivan gisait sans vie sur la plaine, les corbeaux commencèrent à tournoyer autour de lui. Mais le loup gris, toujours fidèle compagnon, émergea des bois et observa la scène. Il attendit patiemment qu'un corbeau se pose sur le corps d'Ivan pour agir.


A peine à terre, le corbillat fut-il saisi et devant les supplications de la mère corbeau, le loup gris proposa un marché : en échange de la vie de son petit, elle devait voyager à travers vingt-neuf pays pour rapporter deux fioles, l'une d'eau vive et l'autre d'eau morte.


La corneille s'envola aussitôt, et après un certain temps, elle revint avec les fioles.


le loup sauve Ivan Tsarevitch

Un petit coup de badigeon et c’est comme neuf !


Utilisant les fioles rapportées par la corneille, le Loup gris, ce héros improbable, répara les désastres causés par les faux frères, à la manière d'un magicien sortant un lapin de son chapeau, et ramena Ivan à la vie, en arrosant les 2 parties coupées avec le mélange des fioles, et les recollant ensemble.


Ivan se réveilla, surpris de voir le Loup à ses côtés. Ce dernier lui expliqua rapidement la situation : Piotr Tsarévitch devait épouser Hélène la Belle le jour même.


Sans perdre une seconde, Ivan monta sur le dos du loup, et ils se précipitèrent vers la ville du Tsar Demian.


Ivan Tsarévitch court sur le dos du loup, encouragé par les Corbeaux

Encouragé par les Corbeaux, Ivan en poupe


Arrivés devant les portes de la ville, le Loup lui dit adieu, disparaissant dans les fourrés.


Ivan entra dans la ville, stupéfait par la fête qui régnait. Il se hâta vers le palais. Il arriva juste à temps pour interrompre le mariage et révéler la vérité.


Le Tsar Demian, furieux de la trahison de ses fils aînés, les chassa loin de son royaume. 


le Tsar fit à Ivan un accueil digne d'un film en superproduction, bénissant son union avec la princesse et, bien sûr, lui léguant la moitié de son royaume. Emu par l'indéfectible fidélité du Loup, il décida de l'adopter, comme mascotte officielle du Royaume.


Les heros de ce conte : Ivan Tsarevitch, Helene la Belle, le cheval a criniere d'Or, et le loup

Bin zon oublié l’oiseau pour la photo finale !

 

On fit chercher l’heureux élu, qui n’en demandait pas tant.


Le Loup gris, tel un ange gardien, veilla sur eux, assurant que leur bonheur dura pour l'éternité.

 

le loup gris et Ivan Tsarevitch

Le Pétillant regard d'Ivan


Enfin ça c’est pour la galerie car par ses soupirs profonds, le Loup montrait une exaspération certaine et se demandait pourquoi il s'était laissé embarquer dans cette aventure dès le début, la faim l'ayant bêtement fait sortir du bois.



Conclusion :


Au-delà des péripéties rocambolesques, cette histoire traduit la force de la loyauté, l'éclat de l'amour et la résilience face aux adversités de la destinée. Et tandis que le loup gris, complice et protecteur, se retire dans l'ombre, sa présence demeure, telle une énigme en suspens, prête à réapparaître lorsque le besoin s'en fera sentir.





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