Laissez vous emporter dans le monde merveilleux des contes Russes. Voici l'Histoire d'Ivan Tsarevitch !
A.Lopatine " Ivan-tsarévitch et le loup gris"
Baguier. 1999. Palekh
Il était une fois, un pays lointain, sur lequel régnait le puissant Tsar Demian.
Il avait 3 fils : Piotr, Vassili et Ivan.
Le Tsar possédait un jardin sans égal au monde. Rempli de fleurs rares, et d’arbres précieux. La fierté du Tsar était son magnifique verger, et dans ce verger un pommier merveilleux donnait des pommes d’or.
Le Tsar prenait grand soin de ce pommier et chaque soir il en comptait les fruits, et les recomptait chaque matin.
Un vilain matin, il s’aperçu que la nuit, quelqu’un saccageait son bel arbre et lui volait ses beaux fruits de lumière. Un si beau fruit sur une belle branche et hop le lendemain le fruit a disparu. Les gardiens n’y pouvaient rien.
Le Tsar en perdait l’appétit et le sommeil et la paix.
Cela ne pouvait plus durer. Il appela ses fils et leur dit :
« Mes chers fils, à celui d’entre vous qui attrapera le voleur, je donnerais immédiatement la moitie de mon royaume, et a ma mort, il l’aura tout entier ».
« Mes chers fils, à celui d’entre vous qui attrapera le voleur »
C’est Piotr Tsarévitch qui le premier monta la garde. La nuit venue, il fit le tour du jardin, se coucha sur le gazon et s’endormit aussitôt d’un sommeil profond. Le lendemain matin, à son réveil, plusieurs pommes manquaient.
Le Tsar fit appeler son fils et lui demanda s’il avait de bonnes nouvelles.
« Piotr, mon fils, as-tu de bonnes nouvelles » ?
« Non » lui répondit Piotr, « et pourtant j’ai veillé toute la nuit, j’ai fouillé tous les Taillis, je me demande ou ces pommes sont passées » !
Le soir même, ce fut le tour de Vassili. Il regarda derrière tous les buissons, s’assit sur le gazon et tomba dans un sommeil profond. Au matin d’autres pommes d’or manquaient.
« Alors fils as-tu vu le voleur » ? lui demanda le Tsar.
« Non père, je n’ai pas fermé les yeux, mais je n’ai vu personne ! Je n’y comprends rien ».
La nuit suivante, Ivan Tsarévitch prit la garde. De peur de s’endormir, il marchait sans arrêt. Si le sommeil venait, si la fatigue le prenait, il se débarbouillait avec la rosée et reprenait va veillée.
Vers la mi-nuit, il aperçut une grande lueur qui s’approchait du jardin et bientôt, on y vit clair comme en plein jour : l’oiseau de feu, perché sur le pommier, picorait les pommes d’or.
A.Glazuonov "L'oiseau de feu"
Baguier. 1929 Palekh
Ivan Tsarévitch se glissa en catimini, et saisit l’oiseau par la queue. Mais l’oiseau de feu se débattit si bien qu’il s’échappa, ne laissant qu’une plume dans la main de Tsarévitch.
Saisir l’oiseau par la queue ?
Au matin il raconta à son père et décrivit le voleur qui saccageait leur jardin et lui montra la plume de l’oiseau de feu.
Le Tsar se réjouit, retrouva son sommeil et appétit et l’oiseau ne revint plus voler les pommes d’or.
Mais à regarder la plume, l’oiseau de feu lui faisait envie, et le Tsar y pensait jour et nuit. Il finit par appeler ses fils :
« Pourquoi n’iriez-vous pas courir le monde, à la recherche de cet oiseau de feu, autrement un de ces jours il reviendra voler nos pommes ».
Les 2 ainés ont obéi. Ils ont sellé leurs coursiers rapides, revêtus de leurs armures solides, et sont partis vers leurs destinees.
Vu son jeune âge, le Tsar garda près de lui Ivan-Tsarévitch. Celui-ci en fut tellement marri, il supplia tant son père, que le Tsar finit par le laisser partir à son tour.
Ainsi commence l'Histoire d'Ivan Tsarevitch et de ses aventures.
Un conte est vite narré, mais les choses se font plus lentement dans la vraie vie.
Ivan chevaucha longtemps et arriva à une croisée de chemins.
Là, sur une grande borne de pierre était écrit : celui qui ira tout droit aura froid et faim, celui qui prendra à droite restera sain et sauf, mais perdra son cheval et celui qui ira à gauche sera tue, mais son cheval vivra.
Réflexion faite, Ivan prit le chemin de droite pour ne pas perdre la vie.
La Pierre Philosophale
Il chemina ainsi 3 jours durant et parvint à l’orée d’une grande et sombre forêt.
Soudain un Loup gris bondit sa rencontre. Tsarévitch n’eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le Loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés.
Que faire sans cheval ? Ivan poursuivit sa route à pied, mais au bout de trois jours, il n’en pouvait plus de faim et de fatigue.
Accablé, il s’était laissé tomber sur une souche quand le même grand Loup gris sortit des bois :
« Te voilà bien triste Ivan Tsarévitch », dit le Loup. « Pourquoi as-tu les mains lasses la tête basse, l’échine courbée » ?
« Comment ne pas me désoler, que faire sans mon cheval » ?
« C’est toi qui as choisi ce chemin, de quoi te plains tu. Mais j’ai pitié de toi, dis-moi ou tu vas et ce que tu cherches ».
« Le Tsar Demian mon père, m’as envoyé chercher l’oiseau de feu qui volait les pommes d’or de son jardin ».
« Mais sur ton cheval tu n’y serais jamais arrivé ! Moi seul sais ou niche l’oiseau de feu, moi seul peux t’aider à le trouver. A la place de ta monture, je vais te servir fidèlement en toute droiture ! Monte sur mon dos et agrippe toi bien ».
Le Tsarévitch n’eut plus qu’à se cramponner
Le Loup gris fila comme le vent. Le loup court, d’un bond passe les monts, d’une foulée franchit les vallées, des pattes il dévore l’espace et de la queue il efface les traces.
Arrivés devant un grand mur blanc, le Loup s’arrêta et dit :
« Escalade ce mur. Derrière il y a un jardin, et dans ce jardin une cage d’or, et dans la cage, l’oiseau de feu. La Garde dort. Prends l’oiseau, mais ne touche pas à la cage, sinon un malheur t’arrivera ».
Ivan se glissa dans le jardin et vit l’oiseau de feu dans la cage. Il prit l’oiseau et allait partir quand il se dit :
« Comment emporter l’oiseau sans cage, je ne peux pas le mettre dans ma poche quand même ! Et puis la cage est belle, tout ornée de pierreries ».
Il oublia ce que le Loup lui avait dit et saisit la cage.
La Cage aux Vols
Aussitôt ce ne fut que carillons et sonneries : de la cage d’or partaient des fils secrets avec grelots et clochettes, crécelles et claquettes. Les gardiens se sont réveillés, de Tsarévitch se sont emparés et devant leur Tsar Afrone l’ont emmené.
« Qui es-tu » ? cria le Tsar très en colère. « De quelle terre native, de quel père es-tu le fils » ?
« Je m’appelle Ivan Tsarévitch, Monseigneur et le Tsar Demian est mon père. Votre oiseau de feu s’est fait coutume de grapiller nos pommes d’or, alors mon père m’a envoyé pour l’attraper ».
Le Tsar Afrone hocha la tête d’un air de reproche.
« Ah Ivan Tsarévitch, si tu étais venu me trouver honnêtement, je te l’aurais donné mon oiseau de feu, ou bien je l’aurais échangé contre autre chose. Alors que maintenant le monde entier va savoir qu’Ivan Tsarévitch n’est qu’un voleur !
Ecoute, si tu me rends service, je te pardonnerais et je te donnerais l’oiseau de feu. Mais avant tu vas aller par-delà vingt neuf terres, dans le trentième royaume, chez le Tsar Koussman et me ramener son cheval à la crinière d’Or ».
Ivan, tout penaud, alla retrouver le Loup gris et lui raconta ses malheurs.
Le Loup n’était pas content !
« Pourquoi ne m’as-tu pas écouté Tsarévitch ! Pourquoi as-tu pris la cage ? je t’avais dit de ne pas y toucher ».
« Pardonne-moi, je suis fautif c’est vrai ».
« Bon bon, n’en parlons plus ! Monte sur mon dos et cramponne toi ! On va chez le Tsar Koussman ».
Le Loup Loyal et libre, lancé au loin vers le lourd logis. Gare au Loup !
Ivan monta et le Loup partit comme le vent. Le Loup court, d’un bond passe les monts, d’une foulée franchit les vallées, des pattes il dévore l’espace et de la queue il efface les traces.
En peu de temps ils arrivent chez le Tsar Koussman, devant les écuries de pierre blanche.
Le Loup dit au Tsarévitch :
« Les gardiens sont endormis. Va chercher le cheval à la crinière d’or, mais ne touche pas à sa bride sinon un autre malheur t’arrivera » !
Ivan se glissa dans l’écurie, prit le cheval par sa crinière d’or, il allait partir, quand il vit une bride d’or pendue au mur et se dit :
« Comment mener un cheval sans bride ? Et celle-là est si belle » !
Mais dès qu’il la toucha ce ne fut que carillons et sonnailles.
La garde se réveilla, de Tsarévitch on s’empara et devant leur Tsar Koussman on l’emmena.
« Qui es-tu » ? cria le Tsar très en colère. « De quelle terre native, de quel père es-tu le fils ? Et comment oses tu toucher à mon cheval » ?
« Je m’appelle Ivan Tsarévitch, Monseigneur et le Tsar Demian est mon père ».
« Ah Ivan Tsarévitch, il fallait venir me trouver honnêtement, par respect pour ton père je t’aurais donné mon cheval. Et maintenant toute la terre saura que Tsarévitch n’est qu’un voleur de chevaux, et ce sera joli. Enfin je veux bien te pardonner et même te faire cadeau du cheval à la crinière d’or. Mais va d’abord à vingt-neuf terres d’ici, dans le trentième royaume et ramène-moi la fille du Tsar Dalmat, la princesse Helene, la belle » !
Ivan pleurant de honte alla raconter au Loup ses nouveaux malheurs. Le Loup lui fit d’amers reproches :
« Pourquoi ne m’as-tu pas écouté ? Pourquoi as-tu touche à la bride ? Je me donne du mal pour te servir et tu ne fais que tout gâcher » !
« Pardonne-moi je t’en prie ! J’ai encore faute, c’est vrai ».
« Bon bon, quand le vin est tiré, il faut le boire. Monte sur mon dos on s’en va chercher la princesse Helene la Belle »
La longue langue du loup lèche, et lape sur sa lancée
Le Loup partit comme le vent. Le Loup court, d’un bond passe les monts, d’une foulée franchit les vallées, des pattes il dévore l’espace et de la queue il efface les traces.
En peu de temps ils arrivèrent chez le Tsar Dalmat, devant un grand jardin aux grilles d’or.
Le Loup dit :
« Cette fois Tsarévitch je vais moi-même chercher la Princesse. Toi tu vas m’attendre dans ce bois, sous le chêne vert ».
Le Loup gris sauta par-dessus les grilles d’or et se tapit dans les buissons. Vers le soir, Helene la Belle sortit se promener avec ses suivantes, et ses fidèles servantes. Comme elle se penchait pour cueillir une fleur, le Loup bondit, la jeta sur son dos et s’enfuit. Sous le chêne vert, il retrouva le Tsarévitch.
« Monte vite, crie le Loup, on va nous poursuivre ».
Ivan monta sur le dos du Loup, prit la princesse dans ses bras et le Loup fila comme le vent.
Sauter Sans selle c’est mieux que sans elle, ça c’est sûr !
Chez le Tsar Dalmat, pendant ce temps, les nourrices, les suivantes, les fidèles servantes criaient et piaillaient si bien que personne ne comprenait rien. Quand on démêla l’affaire, quand on organisa la poursuite, le Loup gris était déjà loin.
De peur, Helene la Belle s’était évanouie.
En reprenant connaissance, elle vit qu’un jeune et beau prince la tenait dans ses bras. Et à ce premier regard, à ce premier coup d’œil ils s’aimèrent, si bien qu’en approchant du royaume du Tsar Koussman, Ivan Tsarévitch pleurait à chaudes larmes. Le Loup lui demanda :
« Pourquoi pleures-tu Tsarévitch ? Quel chagrin est le tien » ?
« Ah Loup gris ! J’aime Helene la Belle de tout mon cœur. Comment la donnerais-je au Tsar Koussman » ?
Le Loup gris les regarda, en eut pitié. Il dit :
« Puisque j’ai promis de te servir fidèlement, je tiendrais parole. Je vais me transformer en Helene la Belle et tu me remettras au Tsar Koussman. La princesse t’attendra dans ce bois et dès que tu auras le cheval à la crinière d’or, tu viendras la prendre.
Partez tous les deux, je vous rattraperais un peu plus tard ».
Le Loup gris frappa le sol et se changea en Helene la Belle et Ivan Tsarévitch le mena chez le Tsar Koussman.
Celui-ci tout heureux remit au Tsarévitch le cheval avec sa bride en plus, et le remercia encore pour le service rendu ! Ivan s’en alla en hâte rejoindre la vraie princesse, et ils se mirent en route.
Pendant ce temps le Tsar célébrait ses noces. Sur des tables de chêne, sur des nappes blanches, on servait des mets fins, de vieux hydromels et des vins délicats. Les invités criaient : vive la mariée !
Le Tsar voulut embrasser sa jeune épouse, mais au lieu de ses douces lèvres, il rencontra le rude poil du loup ! Le Tsar hurla, l’assistance s’affola. Profitant du tumulte, le loup gris sauta par la fenêtre, et autant chercher le vent dans les champs !
S.Kamanin. "Contes russes"(detail)
Ecrine. 1999. Palekh
Le loup rattrapa Ivan et lui dit :
« Monte sur mon dos et laisse le cheval à la princesse ».
En arrivant au royaume de Tsar Afrone, le loup demanda :
« Tu as l’air bien triste Ivan Tsarévitch ? Qu’as-tu donc » ?
« Je songe au cheval à la crinière d’or et j’ai gros cœur de l’échanger contre l’oiseau de feu. Mais si je ne lui donne pas le cheval, le Tsar va me déshonorer à la ronde » !
« Allons ne te chagrine pas, je vais encore t’aider. Je me changerais en cheval à la crinière d’or, c’est moi que tu remettras au Tsar Afrone, et la princesse avec le vrai cheval t’attendra dans ce bois ».
Le Loup frappa le sol et se changea en cheval à la crinière d’or et Ivan le mena chez le Tsar Afrone.
En les voyant le Tsar se réjouit, au-devant du Tsarévitch il sortit, dans son palais le conduisit. Il lui donna l’oiseau de feu et sa cage en plus, l’invita même à rester quelques temps, mais Ivan avait hâte de rejoindre Helene la Belle. Il la retrouva dans le bois et montés sur le vrai cheval, tenant la cage avec l’oiseau de feu, il se mirent rapidement en chemin.
La peur du Loup : être mal monté
Pendant ce temps, le Tsar Afrone voulu essayer son cheval et s’en fut à la chasse avec sa cour, ses piqueurs, ses rabatteurs. Dans les bois ils passèrent, un renard dans son gite forcèrent, sur ses traces s’élancèrent. Le cheval à la crinière d’or galopait vite, il distança toute la suite. Mais le cheval buta, le Tsar chuta, plongea dans la boue la tête la première.
Loup court, Loup saute, Loup ping
Tout ce qu’il vit en levant les yeux, c’est un loup qui se sauvait à toutes jambes ! Le temps de relever le Tsar, de le nettoyer, le loup avait disparu.
Le loup rejoignit Ivan, le prit sur son dos. En arrivant au lieu de leur première rencontre, le loup gris dit :
« C’est ici que j’ai égorgé ton cheval Ivan Tsarévitch, c’est ici que je vais te quitter ».
Ivan par trois fois salua le loup gris jusqu’à terre, par trois fois le remercia et lui dit adieu.
Mais le loup répondit :
« Ne me dit pas adieu, Tsarévitch, dis-moi à bientôt ! Dans peu de temps d’ici tu auras encore besoin de moi ».
A part soi Ivan pensait :
« Quel besoin aura-je du loup gris ? J’ai tout ce que je désire » !
Loup en éclaireur : c’est le Loup-piote
Il monta avec la princesse sur le cheval et tenant la cage de l’oiseau de feu, il se mit en route vers le Royaume de son père.
Loup protecteur : c’est le loup-ange
Un conte se dit vite, mais le chemin se parcourt lentement. L'Histoire d'Ivan Tsarevitch se poursuit !
Peu avant d’arriver chez le Tsar Demian, il fallut s’arrêter pour prendre du repos. Ivan et Helene la belle à l’orée du bois, s’installèrent sur l’herbe s’allongèrent, et bien vite s’endormirent. C’est alors que les 2 frères ainés du Tsarévitch vinrent à passer par là.
Piotr Tsarévitch et Vassili Tsarévitch s’en retournaient chez leur père les mains vides, le cœur déçu. En voyant Ivan entre la belle princesse, un cheval à la crinière d’or et la cage d’or avec l’oiseau de feu dedans, la rage-jalousie les prit :
« Notre frère nous avait déjà humiliés en rapportant une plume de l’oiseau de feu, et voilà qu’il ramène l’oiseau vivant ! Et il a encore d’autres merveilles avec lui. De quoi aurons nous l’air, nous ses ainés ? Il faut lui apprendre ce qu’il en coute de toujours se mettre en avant » !
Et les voilà qui tirent leurs glaives, qui coupent la tête d’Ivan Tsarévitch endormi.
Helene la Belle se réveille, voit son bien-aimé décapité, se met à crier à sangloter.
Piotr appuya la pointe du glaive sur son cœur :
« Tu es entre nos mains, nous allons te ramener chez le Tsar notre père, et tu lui diras que c’est nous qui t’avons conquise. Toi et le cheval à la crinière d’or et l’oiseau de feu.
Jure de parler ainsi, sinon je te tue » !
Helene la Belle craignait de mourir, elle jura tout ce que les autres voulaient. Alors les deux frères tirèrent au sort pour savoir qui la possèderait. C’est à Piotr Tsarévitch qu’elle échût et Vassili eut le cheval à la crinière d’or. Emportant l’oiseau de feu, tous trois prirent le chemin du palais du Tsar Demian.
Ivan Tsarévitch gisait mort dans la plaine et déjà, les corbeaux tournaient autour de lui. C’est alors que le loup gris sortit des bois et tapi dans l’herbe, guetta les corbeaux. Quand un corbeau avec ses petits corbillats se posa sur le corps du Tsarévitch, le loup bondit et saisit un corbillat. La mère corbeau le supplia de lâcher son petit. Le loup répondit :
« Ton corbillat je le laisserais partir, mais avant il faut que tu voles par-delà vingt-neuf pays, dans le trentième royaume, et que tu en rapportes une fiole d’eau vive et une fiole d’eau morte. Jusqu’à ton retour ton petit restera avec moi ».
Le corbeau partit à tire-d’aile. On ne sait pas au bout de combien de jours, on ignore au bout de combien de temps, mais il revint avec les deux fioles pleines. Le loup prit alors le petit corbillat et le déchira en deux. Puis il rassembla les deux moitiés et les aspergea d’eau morte. Le corps de l’oiseau se ressouda. Le loup l’aspergea d’eau vive, le corbillat s’ébroua et s’envola.
Eau de Vie ? C’est de la gnôle !
Le loup remit la tête d’Ivan sur ses épaules et l’aspergeât d’eau morte. Le corps se ressouda. Il l’aspergeât d’eau vive et Ivan Tsarévitch bailla, s’étira et dit :
« Oh que j’ai dormi longtemps » !
« Tu dis vrai Ivan Tsarévitch ! Et sans moi tu dormirais encore, Sache que tes frères t’ont tué pour s’emparer d’Helene la belle, du cheval et de l’oiseau de feu. Monte vite sur mon dos je vais te mener chez ton père. Parce qu’aujourd’hui même ton frère Piotr Tsarévitch doit se marier avec Helene la Belle » !
Ivan monta sur le dos du loup, qui l’emporta comme le vent jusqu’aux portes de la capitale du Tsar Demian.
Arrivés-la, le loup dit :
« A présent Ivan tsarévitch disons nous adieu à tout jamais. Va vite dépêche-toi de rentrer à la maison ». Et le loup gris disparut.
Ivan entra dans la ville, il vit les maisons ornées de bannières, les rues ou les oriflammes flottaient, les gens en habits de fête, toute la cité en liesse. Comme il demandait le pourquoi de ces réjouissances, on lui répondit :
« Le fils ainé du Tsar épouse Helene la Belle » !
Ivan pressa le pas. Aux abords du palais, un garde le reconnut et courut en hâte annoncer l’heureuse nouvelle au Tsar. Le Tsarévitch dans la salle entra, à ses frères félons se montra.
En le voyant Piotr Tsarévitch fut pétrifié de stupeur, Vassili manqua de mourir de peur. Et pendant ce temps, Helene la Belle de table se levait et vers Ivan Tsarévitch venait, par la main le prenait et devant le Tsar Demian l’amenait :
« Voici celui qui m’a conquise, voici mon seul véritable fiancé » !
En apprenant la vérité, le Tsar Demian entra dans une grande colère et chassa ses fils ainés hors de sa vue.
Devant le décoiffant décadent décorum de Demian LN désarma désormais
On célébra en grande pompe le mariage d’Ivan Tsarévitch et d’Helene la Belle et ils vécurent tous sans tracas ni peine, gardant le cœur en joie et maison pleine.
Note :
Le theme de L’oiseau de Feu nous est connu en France, à travers le Ballet de Igor Stravinski, écrit en 1909 à la demande de Sergey Diaghilev, et créé à l’opéra de Paris en 1910, par les Ballets Russes.
L’Oiseau de feu, costume créé par Léon Bakst
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