top of page
Photo du rédacteurAlain Mihelic

Mythologies des Peuples Slaves 1ʳᵉ Partie :


La Religion et les Croyances

 

Avant le débarquement Monothéiste, l’imagination des peuples s’est ingéniée à trouver un grand protecteur contre chacun des maux potentiels de la vie et à personnifier humaniser « anthropomorpher » les évènements et les éléments.

 

Conséquence : une incroyable profusion de dieux demi-dieux héros divers et une grande richesse et diversité entre Mythologies, Contes, Légendes fantastiques, et ceci, jusqu’à l’arrivée du Grand Unificateur : la Religion Monothéiste, qui saura s’accoquiner avec le politique pour prendre la place, et faire disparaitre les rêves et les particularismes qui restaient liées à la diversité multiplicité.

 

 

La Mythologie Slave est peu connue en Occident, et j'espère que cet article (qui n'est évidemment pas complet) vous aidera à découvrir et à comprendre ce monde, peuplé de puissantes divinités et de créatures étranges, encore très vivace dans les Contes (bylines) et les Légendes de Russie, tel le héros Sadko (Садко), ou la Déesse Lada.

 

Dans cette rubrique nous présenterons rapidement la Mythologie des peuples Slaves, en effleurant sa complexité et sa richesse.

 

Tableau de Ilia Répine : Sadko dans le règne subaquatique

Ilia Répine : Sadko dans le règne subaquatique,1867

 

Dans les articles suivants, sur ce thème, nous aborderons :

 

  • La Mythologie des Peuples Slaves 2 : le Panthéon des Dieux, en précisant l’aire géographique d’influence,

 

  • Les Personnages des Contes Populaires Traditionnels : grosse foule nombreuse de créatures baroques, fantasmagoriques, délirantes ; chansons de geste, épopées épiques, lyrisme et fantastique assurés.

 

  • La Nuit de Kupala, fêtes du Solstice d’été, fête du feu et de l’eau, de la fertilité et de la puissance de la nature.

 

 

Origines, Influences :


À travers les influences Scandinaves, Germaniques, nous sommes plus au fait des Mythologies Nord Européennes.

Par la Romanisation de la Gaule, nous sommes imprégnés de Mythologie Romaine.

Par culture et influence linguistique, nous sommes baignés de Mythologie Grecque.

Reste peu de place pour la fourmillante Mythologie Slave, d’autant qu’elle a laissé peu d’écrits.

 

Les premières traces tangibles de ces cultes remontent au moment où les peuples des steppes développent l’agriculture et se sédentarisent, vers 800 avant JC. Pourtant l’Idole de Shigir (Voir l’Article : « La grande Idole de Shigir »), datée de 8 500 ans avant l’ère chrétienne, trouvée en pleine Sibérie, exprime les signes d’une spiritualité manifeste.

 

La tradition religieuse slave était basée sur l'existence d'esprits ou de forces mystérieuses qui régissent le monde. Au contact des peuples étrangers, les doctrines devinrent moins rustiques et moins proches du naturel, avec un virage anthropomorphique des divinités qui acquirent des pouvoirs et attributions plus spécifiques.

Les coups de boutoir du christianisme puis du communisme, ont mis ces traditions et dogmes sous l’éteignoir. Pourtant leur vivacité est ici, restée bien réelle, contrairement à la France et aux pays latins, ou les traditions et légendes préchrétiennes ont à peu près disparues. Ce n’est pas le moindre des mérites de Uderzo et Goscinny que de nous avoir ramenés vers Toutatis et Bélénos.

 

Le Dieu Toutatis des Celtes

Le Dieu Toutatis des Celtes

 

Les Croyances Anciennes :

 

Le Panthéon des dieux semble assez universel, comme si le besoin de représenter les forces visibles de la nature comme le vent, la mer, les éclairs, la pluie, était partagé à l’origine, par tous les peuples.

Ils ont en commun également, le culte du Soleil, et vivent selon le calendrier solaire.

 

Les Slaves étaient donc polythéistes, et honoraient quelque 96 dieux divers, de quoi satisfaire tous les goûts et répondre à toutes les circonstances !

Population de déités, éthérée hétéroclite, mais hiérarchisée, spécialisée, souvent ailée, pyrogène parfois, chevelue souvent, hirsute quelque fois.

L’étendue énorme du territoire occupé par ces peuples slaves explique certaines différences locales dans les noms, les attributs et les dogmes. Voir article à venir : « Mythologies des Peuples Slaves 2 ».


Carte de l'Extension territoriale des Peuples Slaves au Xème siècle

Extension territoriale des Peuples Slaves au Xème siècle


En présenter un panorama exact tiendrait de la gageure. Nous produirons une description brève de quelques personnages clefs de ce panthéon, dans l’article 2, cité ci-dessus.

 

Intercession :


Un personnage important dans ce système d’accès aux dieux, est l’intercesseur, l’intermédiaire, celui qui sait leur parler et écouter les requêtes.

 

Le Chaman (Voir Article : « Chamanisme ») communique avec les forces de la nature, disons le divin et ses représentations diverses. Il intercède auprès des Dieux, pour le compte de l’individu ou pour le bénéfice toute de la peuplade.

 

Intimement intégré au groupe, il peut, par sa souplesse, son réalisme, son pragmatisme (contrairement aux religions instituées), et par sa disponibilité, remplir une fonction d'adaptation à des situations de dénuement, de détresse, difficiles pour le groupe ou l’individu.

Il joue en plus le rôle de guérisseur et d’herboriste.

 

Les rites chamaniques et la spiritualité naturelle

La spiritualité slave repose sur une connexion profonde avec la nature, un respect des éléments et des cycles, et une croyance puissante en l’interaction entre les humains et les esprits du monde invisible. Plutôt que de construire des temples ou d’ériger des monuments durables, les Slaves préféraient le cadre ouvert des forêts, des rivières et des montagnes pour pratiquer leurs rituels.

 

  • Les chamans, ou médiums spirituels, occupaient un rôle central dans ces rituels. Ils étaient des intermédiaires entre le monde des vivants et le monde des esprits, et leur savoir consistait à apaiser les forces invisibles pour obtenir des bienfaits pour la communauté.

    Leur rôle était de protéger le groupe en assurant des récoltes abondantes, en éloignant les maladies ou en influençant le climat. Ces « médiateurs » spirituels maîtrisaient des techniques spécifiques, telles que le tambour, la danse et le chant, afin d’entrer en transe et de communiquer avec les esprits de la nature.


    Ces performances avaient une dimension théâtrale : le chaman revêtait souvent des costumes élaborés, dansait et chantait pour attirer l’attention des esprits, se transformant en une sorte d'acteur, dont la performance captivait l’assemblée.

 

Chaman en action

 Quelle Chance le Charmant Chamane chante et chancelle après chanvre


  • Les offrandes représentaient une autre composante essentielle des rites. Les Slaves offraient aux esprits des éléments naturels tels que des fruits, des plantes médicinales, des animaux ou même des objets précieux pour leur temps. Ces offrandes étaient souvent déposées dans des endroits considérés comme sacrés, comme des sources, des arbres anciens, ou des pierres, renforçant ainsi l’idée d’une nature vivante et sacrée. La réussite de ces rituels pouvait être interprétée dans des événements tels qu’une pluie salvatrice, une récolte abondante ou la guérison d’une maladie.

 

Offrandes, sacrifices de sang, pour remercier, prier, quémander.

 

Le Chamanisme comme une réminiscence de ces temps anciens.

 

Chaman au feminin

Chaman traité par I.A. : c’est une Cha-woman

 

Les Femmes dans la Mythologie :


On notera, particularité de la Mythologie slave, que les déesses comme Lada, Mokoche et Souritsa (Сурица) jouent des rôles aussi cruciaux que leurs homologues masculins. On pourrait souligner ici la force de ces figures féminines qui symbolisent l’amour, la fécondité et la prévoyance.

Elles se sont imposées dans une société et un panthéon où même les dieux les plus redoutables leur laissent volontiers le trône.

Dans la mythologie slave, les déesses ne sont pas reléguées au rôle d’assistantes ou de subordonnées des dieux masculins ; elles occupent, au contraire, une place centrale et sont vénérées pour des qualités fondamentales au bien-être et à la survie de la communauté. Cette vénération pour les figures féminines dans la société slave ancienne reflète non seulement la reconnaissance des aspects essentiels qu’elles incarnent — tels que la prévoyance, la fertilité et l’amour — mais aussi le rôle fort et actif des femmes dans ces sociétés.


La déesse Souritsa, Déesse de la joie et de la lumière

La déesse Souritsa, et ça sourit ça !

 

1. Une société où la féminité est sacrée


Dans de nombreuses traditions, les déesses de la fertilité et de l’agriculture, comme Mokoche, jouent un rôle crucial car elles sont associées directement à la fertilité de la terre, un élément vital pour des peuples fortement dépendants de l’agriculture. Mokoche, par exemple, n’est pas seulement vue comme une gardienne des foyers, mais elle incarne la terre elle-même et veille à son abondance.


Les rites et prières dédiés à Mokoche illustrent une société où la prospérité est perçue comme étant liée à l’énergie féminine et au lien entre la terre et les femmes. Ce culte de la fertilité ne s’arrête pas à la production agricole mais s’étend aussi à la prospérité des familles et au bien-être général.


2. Des déesses actrices de l’amour et de la cohésion sociale


Lada, en tant que déesse de l’amour et de la beauté, a une influence sur la vie sociale et intime des Slaves, jouant un rôle dans les relations entre individus. Elle est célébrée non seulement pour son pouvoir sur les relations amoureuses mais aussi pour son lien avec l’harmonie communautaire.

Les rituels de printemps qui lui sont consacrés visent non seulement à célébrer l’amour, mais aussi à renforcer les liens au sein des communautés, en créant une atmosphère propice à l’entente et à la coopération. Cette importance accordée à la déesse de l’amour montre que les Slaves valorisent l’énergie féminine comme un ciment social, une force apaisante et créatrice de liens.


Totem representant la Deesse Lada

C’est Lada ? ou bien Laida


3. Des qualités complémentaires et indispensables


Les qualités incarnées par les déesses sont tout aussi fondamentales que celles des dieux. Par exemple, les dieux de la guerre ou des éléments (comme Perun, le dieu du tonnerre et de la guerre) apportent puissance et protection, tandis que les déesses comme Mokoche et Lada incarnent la fertilité et la cohésion. Cette complémentarité crée un équilibre cosmique où les forces masculines et féminines sont interdépendantes et essentielles à la stabilité du monde. Dans ce cadre, la prévoyance, l’amour et la fécondité sont perçus comme des qualités aussi vitales que la force ou la bravoure.


Mokoche déesse protectrice des Travaux féminins

Mokoche déesse protectrice des Travaux féminins

Peinture : N.Koukel


4. Un reflet des rôles sociaux des femmes


Dans les sociétés slaves anciennes, les femmes jouent souvent un rôle actif dans la préservation de la famille, la transmission de la culture, et la protection des valeurs communautaires. Les mythes des déesses slaves reflètent ce rôle des femmes dans la vie quotidienne, où elles ne sont pas seulement mères ou épouses, mais aussi gardiennes de la tradition et de la prospérité du foyer.


Cette dimension sociale fait écho dans le rôle de déesses telles que Mokoche et Lada, montrant qu’elles sont des figures autonomes qui contribuent activement à la stabilité du monde et à la survie des peuples.


5. Une valorisation des femmes dans le monde spirituel


Enfin, dans un panthéon où les divinités féminines possèdent un pouvoir aussi grand que celui de leurs homologues masculins, on observe une valorisation des femmes dans le monde spirituel, qui se traduit dans le respect et la vénération des femmes dans la vie quotidienne. La mythologie slave, à travers la place centrale des déesses, reflète une culture où les qualités féminines sont célébrées et où le féminin sacré est perçu comme essentiel pour maintenir l’équilibre du monde.


En somme, les déesses slaves symbolisent des aspects primordiaux de la vie et contribuent à une vision du monde où les qualités féminines ne sont pas reléguées mais reconnues et célébrées comme essentielles pour la survie et le bonheur de la communauté. Cette réciprocité de pouvoir entre déesses et dieux donne à la société slave une structure où la force, la bienveillance, la fertilité et l’amour sont des valeurs intrinsèquement liées, reflétant ainsi une conception holistique et inclusive du divin et du rôle des femmes.

 

La Richesse des Mythologies et Croyances Slaves :

Une Parade Créative Contre l'Inconnu

 

Les mythologies slaves s’illustrent par une profusion de dieux, de demi-dieux et d’esprits étonnants, qui semblent tous investis d'une mission bien précise. Pourquoi une telle diversité ? Derrière cette multiplicité, se cache en réalité une façon ingénieuse, voire poétique, de donner sens à chaque facette de l'existence. Les dieux slaves ne sont pas simplement de grands personnages mystérieux nichés dans des cieux lointains ; ils incarnent des aspects concrets de la vie quotidienne, des éléments naturels, des événements et même des émotions humaines.

 

Prenons par exemple une image traditionnelle : la neige tombe à gros flocons, recouvrant les forêts et les champs d’une épaisse couverture blanche, le vent souffle dans les arbres comme un chœur d’esprits invisibles.

Pour les anciens Slaves, cette scène n’était pas qu’un phénomène climatique mais la manifestation même de puissances divines. Stribog, dieu des vents, était peut-être en train de nous rendre une petite « visite » ; quant à Morana, déesse de l'hiver et de la mort, elle faisait sentir sa présence dans le givre qui glaçait la végétation.

 

Ces divinités permettent d’appréhender l’inconnu, a travers des figures familières et de s’y rattacher de manière intime, comme on le ferait avec des voisins, d’un caractère parfois ombrageux, certes, mais nécessaires pour maintenir un équilibre humain et social.

 

Une Divinité Pour Chaque Episode de l'Existence

 

La société slave antique est majoritairement rurale et vit au rythme de la nature. Chaque phénomène, de la germination des graines jusqu’aux orages, doit être compris, domestiqué. Les dieux, dans cette culture, deviennent alors autant de gardiens spécialisés : Vélès protège les troupeaux et les récoltes, Svarog inspire les artisans du feu, tandis que Dodola, déesse de la pluie, est invoquée pour la fertilité des champs. On peut presque dire que chaque dieu est le "service clientèle" d'un aspect particulier de la vie, prêt à écouter les prières et les offrandes de ceux qui lui demandent protection et prospérité.


Dodola, déesse de la Pluie

Dodola, déesse de la Pluie

Peinture : M.Sotchilina

 

Mais pourquoi tant de précision dans les rôles divins ? La réponse réside dans la volonté de comprendre et de maîtriser ce qui semble imprévisible. Dans des temps où la science et les prévisions météorologiques n’existent pas, il devient essentiel de personnifier les forces naturelles pour se sentir en mesure de les influencer, de les comprendre, ou, à défaut, de leur rendre hommage.


Ainsi, les Slaves donnaient aux éléments des traits anthropomorphiques, leur attribuant des motivations et des états d’humeur. Si Péroun, le dieu de la foudre, fait résonner son tonnerre, il est probable qu’il manifeste une colère que l’on peut apaiser par des prières ou des offrandes.

 

 

L’Anthropomorphisme : Quand la Nature Devient Voisine

 

Anthropomorphiser, c’est littéralement donner un visage humain au monde, et ainsi le rapprocher. Les Slaves attribuent donc des émotions, des caractères et des histoires aux phénomènes naturels et aux forces invisibles. Cette tradition permet d'interagir avec ces forces comme on interagirait avec une personne : il suffit d'être un peu diplomate, de connaître les préférences de chacun pour éviter les catastrophes !


Svarog, dieu du feu, et Péroun, dieu de la foudre, sont aussi bien des puissances de la nature que des alliés potentiels. On les comprend, on les honore, et en retour, ils assurent la sécurité de la communauté.

Svarog, dieu du feu

Svarog

 

 Les croyances slaves abordent chaque aspect de la vie comme une histoire entre les dieux et les hommes, un échange de "bons services", qui s’inscrit dans une vision cyclique de la nature. Ainsi, la notion même de bonheur, de chance ou d’abondance n’est pas une question de hasard mais de respect pour les divinités appropriées : il suffit de se mettre dans leurs bonnes grâces pour garantir que les récoltes soient prospères, que les animaux restent en bonne santé et que les épreuves naturelles soient atténuées.

 

Une Façon Unique de Vivre Ensemble

 

Ces mythologies jouent ainsi un rôle de cohésion sociale. Elles ne se contentent pas de raconter des histoires ; elles font de chaque événement, chaque circonstance, une affaire de communauté. Les dieux slaves sont omniprésents dans les activités quotidiennes : on leur adresse des offrandes au moment des récoltes, des prières avant une chasse, et on les honore durant les fêtes de village. Ces rituels sont l'occasion de rassembler les gens autour d'une même croyance, d'une même force.

 

A travers leurs mythes, les Slaves ont su tisser une mosaïque d'explications et de représentations où chaque élément de la nature, chaque moment de la vie, a sa place et sa divinité attitrée. Un mode de vie plus qu’une croyance, un langage commun où tout est relié, où chaque action compte et participe à l’équilibre du monde.

 

Ceremonie chez les Slaves du Xeme Siecle

 

La religion et les croyances des peuples slaves :

l’éclosion d’un monde mystique


Chez les peuples slaves, le monde visible et celui des esprits coexistent en symbiose, créant un univers foisonnant où chaque force de la nature a son dieu, chaque coup du sort un esprit, et chaque recoin du quotidien, une créature mystique prête à se manifester. La nature elle-même devient une toile mystique où chaque élément, qu’il s’agisse de la mer déchaînée, du souffle de vent ou du tonnerre grondant, est porteur de vie, de personnalité et d’intentions.

Face aux aléas de la vie – des récoltes capricieuses aux maladies inexplicables – les Slaves ont façonné un panthéon de dieux, de demi-dieux et d’esprits protecteurs, les chargeant de responsabilités spécifiques pour apaiser ces forces et les intégrer à leur vie quotidienne.

 

À la différence des mythologies occidentales qui nous sont plus familières, les dieux slaves n’incarnent pas seulement des aspects idéalisés de la nature. Ils expriment également des qualités humaines et une diversité de caractères, devenant ainsi un miroir dans lequel les mortels peuvent reconnaître leurs propres forces, faiblesses, et même leurs contradictions.

 

Le panthéon slave est donc un peu un monde « à la carte » : on y trouve une divinité pour chaque circonstance et une histoire pour chaque question existentielle. Par exemple, Péroun, dieu de la foudre et des tempêtes, symbolise à la fois la puissance guerrière et le côté imprévisible de la nature, en un mélange de noblesse et de brutalité. Ses attributs – une massue, une hache et des éclairs – illustrent bien ce pouvoir divin de la destruction, mais aussi la force de protection, car Péroun veille sur les guerriers et les villages.


Péroun, dieu de la foudre et des tempêtes

Péroun

Max Presnyakov/Legion Media, via Russia Beyond

 

Les dieux slaves ne sont pas uniquement des entités célestes inaccessibles. En fait, ils sont étonnamment proches de leurs fidèles, avec des qualités humaines qui les rendent captivants et redoutables tout à la fois.

Prenons par exemple Lada, la déesse de l’amour et du mariage : elle est tendre, protectrice, mais également stricte quant à la morale conjugale. Mère bienveillante et épouse dévouée, elle incarne l’idéal féminin dans toutes ses nuances, devenant un modèle pour les femmes et un recours pour celles qui cherchent protection et bénédictions.

Voir Articles : « Amulettes,Talismans pour la Maison », et article : « Magie et Supersitions dans la Maison », Article : « Les Poupees Motanka », Article « Amulettes et Talismans », Article : « Les Esprits dans la Maison ».

 

La dimension intime de ces dieux rend leur culte particulièrement attachant, et chaque divinité est célébrée au moyen de rites spécifiques qui illustrent cette proximité : des chants, des danses, mais aussi des offrandes de nourriture, de laine, ou même de fleurs selon le dieu honoré.

 

En outre, ce monde spirituel s’étend au-delà des dieux principaux pour inclure un large éventail de créatures mystiques et d’esprits « domestiques » qui jouent des rôles bien particuliers dans la vie quotidienne. Les Domovoï, par exemple, sont des esprits de maison, plutôt espiègles, qui protègent le foyer mais qui peuvent aussi perturber la paix s’ils se sentent négligés ou irrités par les habitants. Voir article : « Les Esprits dans la Maison ».


Le Domovoï, esprit protecteur de la maison

Le Domovoï

 

De même, les Slaves vénèrent une grande variété d’esprits forestiers, aquatiques et même souterrains, comme les Leshii ou les Roussalki, qui gouvernent les forêts et les eaux et peuvent offrir des bénédictions... ou des malédictions !


le Lechy, un esprit de la Foret

Lechy

 

Ce culte, enraciné dans la nature et le quotidien, se métamorphose au fil des siècles à travers le contact avec d'autres peuples et la montée des religions monothéistes. Le christianisme, en particulier, fait irruption dans ce monde mystique avec l'intention de civiliser et de convertir.

Mais comme il est difficile de déraciner une forêt sans laisser quelques pousses, le paganisme slave s’est accroché, à la fois persistant et s’adaptant : des figures chrétiennes comme Saint Georges ou Saint Nicolas sont souvent venus se superposer aux anciens dieux, assimilant partiellement leurs attributs dans une forme de compromis entre traditions anciennes et nouvelles croyances.

 

Ainsi, la religion slave, plus qu’un simple panthéon de dieux, était une façon de comprendre et de domestiquer le monde naturel, où chaque élément est habité par un esprit, une force mystérieuse, qui veille et surveille, parfois rétribue ou punit.

 

Conclusion 1 :

 

C’était une religion qui faisait appel à la vie sensorielle des fidèles, où les danses, les chants, les contes et les objets sacrés entretenaient un rapport charnel avec le divin. Si ces croyances ont largement disparu, elles laissent encore aujourd’hui leur empreinte sur la culture populaire et inspirent un imaginaire collectif, parsemé de héros et de créatures légendaires, et de cette nostalgie d’un monde où les dieux vivaient encore parmi nous.

 

Conclusion 2 :


Dans cet aperçu, le monde mystique slave se révèle être non seulement une religion, mais aussi une manière d’interagir et de coexister avec une nature habitée et, en un sens, humanisée, qui incarne les préoccupations de chacun et nourrit un système de croyance riche et complexe.

Posts récents

Voir tout

Commenti


bottom of page