top of page
  • Photo du rédacteurAlain Mihelic

La Tragédie du Holodomor

Ou L’Extermination par la Famine.


Au lieu du Blé des riches Propriétaires, voilà le Pain Socialiste

On appelle « Holodomor », la famine de masse organisée en Ukraine et en Sud Russie, sous le joug des bolcheviks, en 1932-33. Cette disette planifiée a fait plusieurs millions de victimes dans la population civile.

Le mot ukrainien Holodomor est entré dans toutes les langues du monde et n'est pas traduit, tout comme le mot Holocauste.



En plus de ce terrible Holodomor du début des années trente, deux autres vagues de famine ont été sciemment combinées et ont accompagné chaque décennie - en 1921-23 et 1946-47.




Pour quelle déraison ?


L'Holodomor était la réponse des autorités staliniennes à la paysannerie récalcitrante, qui rechignait à travailler dans les fermes collectives et à vivre selon les lois bolcheviques. Les représailles aveugles ont été sans commune mesure avec la pseudo offense commise.

De temps en temps, des soulèvements éclataient contre les Rouges. En Russie, l'un des événements parmis les plus célèbres : le soulèvement de Tambov, au cours duquel les forces de répression gouvernementales ont gazé leur propre peuple avec des gaz ypérites (une arme interdite, que même Hitler n’utilisât pas en temps de guerre). Toute la paysannerie a résisté, et la punition, dans une logique de principes absurdes, fut hors de raison et de contrôle.

Cette même punition, a été appliquée sur tous les territoires extrêmement riches en cette terre agricole unique : le Tchernozium, en Ukraine, en Russie, ainsi que dans d'autres républiques de l'URSS en particulier au Kazakhstan.


Récupération de Céréales



Organisation de la Mort programmée

La « Prodarmia » fut organisée en une véritable armée, pour faire la guerre à la population civile.

Elle comptait en 1920 jusqu’à 62 000 personnes. Cette "armée" a fait le même nombre de victimes qu’une véritable guerre à grande échelle.


Des plans de fourniture en denrées alimentaires ont été concoctés par le pouvoir central. Les quantités à fournir, par les paysans réunis en Sovkhozes et Kolkhozes (fermes d’état), étaient sciemment surévaluées et surestimés de manière irréaliste et devaient dès le début condamner les paysans à la famine.

Ces détachements militarisés ont pris de force les céréales aux paysans pour les envoyer vers les villes mais aussi les vendre à l'étranger. Quelque quatre millions de tonnes de céréales ont permis de payer des importations de machines (y compris les tracteurs) mais aussi à construire des usines militaires et fabriquer des armes pour « libérer le monde entier ».


Bien-sûr, la faute incombait officiellement à la mauvaise volonté des paysans qui renâclaient à participer à l’effort collectif et à donner de bonne grâce ce que l’état leur demandait.

On trouvait toujours à la direction de certaines fermes collectives, "des éléments aléatoires et de sabotage infiltrés".


Rien dans ces dispositions d’accidentel de fortuit ou dû à une initiative individuelle locale. L'Holodomor a duré presque 2 années et les autorités ne pouvaient pas ignorer le drame qui se déroulait dans ces villages affamés, délibérément bloqués par les troupes, et dont la population mourait à l'intérieur des cordons.


Premier pain de la Nation.

Les "Tableaux noirs"


Coupables de quoi ?

Les plus touchés par l'Holodomor ont été les villages qui n'ont pas respecté le « plan » d'approvisionnement en céréales, en particulier en Ukraine mais aussi dans la région de la Volga et du Kouban, de Biélorussie, du sud de l'Oural, en Sibérie occidentale et du Kazakhstan. De tels villages étaient marqués sur les sinistres tableaux noirs. Ces villages étaient soumis à un blocus complet, des détachements punitifs y étaient envoyés avec prise d’otages.



Dans les années 1920 et 1930, les journaux publiaient régulièrement des listes de districts, de villages, de fermes collectives, d'entreprises ou même d'individus qui ne respectaient pas leurs plans d'approvisionnement alimentaire.


Le Tableau Noir de l’Ukraine



Les débiteurs inscrits sur ces « tableaux noirs » (par opposition aux « tableaux rouges » les listes d'honneur) étaient soumis à diverses amendes et sanctions, allant jusqu'à des représailles directes contre des collectifs de travail entiers.

Dans les années de famine, marquer un village sur le « tableau noir » signifiait une condamnation pour ses habitants.


Travail Collectif

Les représentations régionales du Comité central du Parti communiste, avaient le droit d'inclure des villages et des collectivités dans cette liste, sous la suggestion des cellules régionales et rurales. En d'autres termes, l’initiative venait d'en bas, l’exécution organisée par le haut.

À l'automne 1932, il y avait près de 25 000 fermes collectives en Ukraine, auxquelles les autorités ont proposé des plans d'approvisionnement en céréales surestimés.

Sur ce nombre, 1 500 fermes ont réussi à mettre en œuvre ces plans et n'ont pas fait l'objet de sanctions punitives.




Pour parfaire le Tableau Répressif : la Loi « sur les cinq épis »

En août 1932, sous prétexte que des paysans dépossédés et « d'autres éléments antisociaux » volaient des marchandises dans les trains et dans les propriétés agricoles collectives et les coopératives, Staline fait voter une nouvelle loi répressive sur la protection de la propriété de l'État.


Cette loi appelée par la population « loi sur les cinq épis de blé», s’appliquait à quiconque, sans autorisation, avait ramassé plusieurs épis de blé sur le champ de la ferme collective.

La loi prévoyait que les coupables de détournement de biens de l'État, étaient punissables par la confiscation de leurs biens et par une condamnation à 10 ans de prison non compressible.

Au cours de la première année d’application de la nouvelle loi, 150 000 personnes ont été sanctionnées en vertu de celle-ci

. Cette loi est restée en vigueur jusqu'en 1947, mais le pic de son effet est tombé précisément en 1932-33.



Que pas un épi ne manque à l’appel du soir



L’Horreur, jusqu’au Cannibalisme.

La monstruosité de ce qui s’est déroulé dans ces villages verrouillés par l'Armée rouge va au-delà de l’imaginable.

Les gens ont tout tenté pour survivre. Les chiens, les chats, les animaux domestiques, les animaux sauvages, les rats meme, puis les herbes diverses jusqu’au feuilles des arbres, ont été dévorés.

Les malheureux, fous de faim, se sont livrés au cannibalisme.


Dans la première moitié de 1932 les cas de cannibalisme ont restés isolés, mais dans la seconde moitié de 1932 et en 1933, cette pratique est devenue un phénomène de masse dans toutes les régions d'Ukraine et sud Russie, où la faim était endémique. Souvent, les victimes du cannibalisme étaient des enfants des rues qui erraient dans les villages à la recherche de nourriture.


Ou est passée la simple raison ?

Marfa Timchenko, qui a survécu à l'époque, raconte :


« Un autre villageois m'a dit qu'il apportait de la nourriture de la ville à ses parents du village et que sa sœur était également là. Il entre dans la maison, son père est assis et deux hommes avec lui, mal rasés, noirs. Le poêle ronronne, quelque chose est en train de cuire sur le poêle, et à côté il y a quelque chose dans un sac, et du sang en coule. Il demande à son père : "Où sont maman, et ma sœur ?" Le père répond : "Nous avons déjà mangé maman, la viande est laissée dans la marmite en fer, et la sœur vient d'être tuée, elle est allongée dans un sac." Et l'un des hommes dit : « Ici, nous aurons de la nourriture fraîche ! »



Catégoriquement interdit d’enterrer les Morts ici


La Mémoire Effacée


À l'époque soviétique, toute référence à l'Holodomor a été soigneusement effacée, et aucune mention n’en est faite dans aucun livre publié en URSS. Pourtant les organisateurs en étaient connus et répertoriés : des principaux dirigeants de Staline a Molotov, en passant par Kaganovich, Postyshev, Chubar, Khatayevich, Kosior.

Devant l’Horreur l’Oubli ne peut pas être une Solution

L'Holodomor en Ukraine a donné lieu à un phénomène terrible, que beaucoup appellent maintenant une mémoire effacée : pas une seule personne n'est restée vivante sur des dizaines de villages anéantis par la famine. Personne ne sait ce qui s'y est passé exactement, il n'y avait plus personne pour témoigner.




Le Grand Remplacement


Après la levée du blocus, pour reprendre le travail de la terre, de nouvelles familles de paysans sont arrivées de régions éloignées de l'URSS et ont été installées dans ces villages anéantis.

Nouveaux Migrants

Nombre de victimes


L’Institut National de démographie d’Ukraine a estimé les pertes de l'Holodomor à 3,9 millions de personnes. Le nombre total de victimes en URSS s’élève lui a environ sept millions de victimes.


Plus de victimes que la guerre




La Lente Reconnaissance officielle

Le mot « Holodomor » lui-même est apparu pour la première fois en 1978 dans les ouvrages imprimés des émigrants ukrainiens au Canada et aux États-Unis. En URSS à cette époque, les historiens n'étaient autorisés à parler que de "difficultés alimentaires", mais pas de famine.


Génocide ou crime contre l'humanité


Dans l'Ukraine moderne, l'Holodomor est considéré comme un génocide et la journée du souvenir de toutes ses victimes est célébrée le dernier samedi de novembre. Ce jour-là à Kiev, les gens allument des bougies, et beaucoup viennent au mémorial des victimes de l'Holodomor - une fillette émaciée - et déposent des pommes, des épillets et des brins de viorne à ses pieds...


Le souvenir des victimes est célébré le dernier samedi de novembre


Pourtant la famine de masse des années 1930 peut difficilement être considérée comme un génocide spécifique des Ukrainiens, car il s'agissait d'une tragédie commune aux peuples de l'URSS.




Il semble bien que l’humanité s’est délecté de tout temps de la Barbarie, mais le 20eme siècle fut particulièrement riche en atrocités commises au nom d’idéologies diverses. Restons attentifs à tous les argumentaires politiques ou religieux castrateurs de pensée. La pluralité et la liberté sont dures aux gouvernants de tout poil et ceux qui nous régissent en ces temps ordinaires prétendent a l’exceptionnel pour nous contraindre plus.



Restons attentifs à tous les argumentaires castrateurs de pensée


Article largement basé sur un article de Mirovich :





Posts récents

Voir tout
bottom of page