top of page
Photo du rédacteurAlain Mihelic

La Toundra Russe, un Monde Impitoyable

Dernière mise à jour : 20 juin 2021

La Toundra est un écosystème très particulier situé entre le pôle Nord couvert de glace et la Taïga, et qui représente dans le monde, près de 8% des terres émergées. Une bonne raison pour s’y intéresser…


Carte géographique de la Toundra Sibérienne
Carte géographique de la Toundra

Le climat de la Toundra Sibérienne

Il n’y a en réalité que deux saisons dans ces régions : un immense hiver et un été fugace. Les températures hivernales peuvent atteindre couramment -30°C à -50°C degrés Celsius et encore c’est compter sans le facteur vent. En contraste, les étés sont généralement doux (enfin, pour la zone), avec des maximas atteignant les 15°C, bien que la température moyenne du mois le plus chaud soit inférieure à 10°C.

De plus, de par sa proximité avec le pôle nord, les journées sont interminables en été avec un soleil dopé aux amphétamines, qui ne se couche jamais. En revanche, en hiver, sortez les lampions, c’est le règne de l’obscurité.


La Toundra russe en Avril
La Toundra Russe en Avril

Faune & Flore de la Toundra

Débutant à peu près au niveau du cercle polaire arctique, la Toundra prend le relais de la Taïga (Voir Article : La Taïga, la dure Beauté de la Russie ) . La forêt de pins et sapins, fait place à une végétation minimaliste sans arbres ni relief. Sous la couche mince de verdure : la glace, donc pas de racines profondes, donc pas d’arbres. Les plantes qui poussent dans la toundra sont des herbes, des cypéracées, des arbustes ou encore des lichens. Tous ont des racines superficielles et fleurissent rapidement pendant la saison de croissance estivale qui ne dure que deux mois.

Le mot Toundra signifie littéralement « terre stérile et sans arbres ». C’est pourtant un grand habitat, ce qu’on appelle un biome et la Toundra abrite des milliers d'espèces végétales et animales.

Les végétaux de la Toundra


On ne peut pas parler de la Toundra sans pointer quelques petites particularités liées au dégel : au printemps la plaine devient un immense marigot ou, outre les herbes, poussent quelques plantes de marais à fruits délicieux : les canneberges, les airelles rouges autres chicoute (Morochka).

La Toundra Russe fleurie en été
La Toundra Russe fleurie en été

La Canneberge dans la Toundra
Les Canneberges dans la Toundra

La Toundra en été,  Marécage
La Toundra en été, un Marécage majuscule

Poussent aussi quelques précieuses plantes, tels les lichens et différentes mousses.

La Toundra abrite quelque 400 espèces végétales.

Mousse Rouge dans la Toundra Russe
Mousse Rouge dans la Toundra Russe

La Toundra et la transhumance des Rennes


Au début du printemps, il fait encore moins 20 degrés, les groupes de quelques familles de nomades (voir article : les Nenets, la Toundra et moi), se forment pour amorcer la pérégrination annuelle vers le Nord. De 500 à 800 km a parcourir jusqu’à la mer ou les femelles rennes, vont mettre bas, et le troupeau se goinfrer de nourriture et engraisser pendant 4 mois, pour rentrer en fin de saison vers le sud, à la limite de la foret (la Taïga) et hiverner.


Cladonia, le lichen des Rennes
La Cladonia, le Lichen des Rennes

Cladonia, le lichen des rennes


La cladonia (lichen des rennes) est la source principale de nourriture des bestiaux pendant la transhumance. De leurs sabots, les rennes creusent la neige pour trouver en dessous, le lichen à pâturer. Arrivant près de la mer, la saison s’est avancée, les prairies sont ouvertes et les animaux peuvent se repaître d’herbe nouvelle.

Transhumance, Troupeaux de rennes dans la Toundra Russe
Transhumance, Troupeau de Rennes dans la Toundra Russe

La Toundra, l’empire des Moustiques et des Moucherons


Autre particularité moins amusante : ici c’est, dès le dégel, l’Empire des Moustiques ! Pas question de lutter, peine perdue, quand les moustiques attaquent tous aux abris. Tout ce qui bouge est agressé, bêtes comme gens, le nuage virevoltant ne laisse pas de répit, et rares sont ceux qui peuvent supporter ce harcèlement permanent. Les habitants locaux et plus encore les visiteurs se protègent, un peu comme l’apiculteur de ses abeilles, avec un casque ou coiffe muni d’une moustiquaire, et ganté haut et fort, hermétique sur toute la ligne. Condition basique de survie. Tenter une sortie à découvert c’est s’exposer à la folie au sens propre.


La Toundra Russe : l'empire des moustiques
La Toundra Russe : l'empire des moustiques

Les rennes, subissent la même loi, et à peine arrivés près de la mer, ils se plongent dans l’eau et maintiennent simplement les naseaux dehors pour respirer. Ils n’en sortent que pour aller paître. Les peaux de ces animaux sont inutilisables pour des travaux de peausserie commerciales, car piquetées comme un ciel étoilé.


La Vie Animale de la Toundra


Les moustiques et les rennes ne sont pas les seuls à survivre dans ces conditions extrêmes. La Toundra abrite également des animaux, comme le renard arctique, l'ours polaire, le loup gris, le lièvre arctique, la perdrix blanche (kuropatka)


Perdrix Blanches, Kuropatka
La Danse des Perdrix Blanches

Les animaux de la Toundra Russe : renard arctique, renne, perdrix blanche, lièvre arctique
Les animaux de la Toundra Russe : renard arctique, renne, lièvre arctique

Toundra, Terre étrange et Sélective


Ce marais immense est parsemé de lacs et de cratères. La péninsule de Yamal à elle seule en compte près de 300 000, de forme ronde assez régulière, plus ou moins grands, parfois sans poissons, signes de l’activité continue de production et de remontée des gaz méthane du permafrost (pergélisol) sous-jacent et de leur expulsion vers la surface.

La Toundra a Yamal, l’été. La voie ferree construite par Gazprom
La Toundra a Yamal, l’été. La nouvelle ligne de chemin de fer construite par Gazprom

Le pergélisol ou le permafrost


Le pergélisol est un terme géologique pour désigner les terrains qui restent en permanence gelés. En effet, le dégel pendant l’été n’est pas suffisant pour faire fondre toute la neige et la glace accumulées l’hiver, et à part une fonte superficielle, le dessous reste de marbre, enfin de glace.

Un phénomène lent, d’enfoncement de ces glaces (la subsidence) du au poids, engrange ainsi des épaisseurs considérables de glaces et sédiments (sables, argiles) et résidus végétaux de tourbe. Vous trouverez plus d’information dans mon article : Permafrost, le dégel est-il si problématique ? Vous y verrez en particulier pourquoi les bâtiments construits sur le permafrost ont une tendance s'incliner comme la tour de Pise, et pourquoi la fonte du pergélisol est un vrai sujet de préoccupation pour l’environnement planétaire au vu des quantités de gaz à effet de serre mis en jeux.

Le permafrost c’est quand même 25% des terres émergées de hémisphère Nord.

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page