Mythologie des Peuples Slaves 2 : le Panthéon des Dieux
- Alain Mihelic
- 4 juil.
- 16 min de lecture
Avant de développer le sujet principal de cet article, posons d’abord la question de l'étendue du territoire de ces anciens slaves.
Aire Géographique, Expansion maximale :
Au VIe siècle de notre ère, Jordanès (vie siècle), un auteur d’origine ostrogothique, mais s’exprimant en latin, explique que les Slaves se sont appelés Vénètes. Même s’il a existé aussi des Vénètes italiques.
L'étendue du territoire des anciens Slaves variait largement au fil des siècles en raison de migrations et de changements géopolitiques. Cependant, voici un aperçu de leur expansion et de la répartition géographique à l'époque de l'Antiquité tardive et du début du Moyen Âge.

Expansion et répartition géographique maximale des Anciens Peuples Slaves
Le berceau slave probable (en rouge) correspondait à une culture matérielle dite post-Zarubincy. Elle fut ainsi dénommée par les archéologues soviétiques. C’est probablement le berceau des Vénètes, terme qui qualifie les Protoslaves pour les auteurs antiques.
À partir de cette région, les territoires occupés par les Slaves vont progressivement s’étendre. Au VIe siècle (en jaune), ils occupent les Balkans jusqu’en Grèce et d’anciens territoires celtes et germaniques jusqu’à l’Elbe.
Origines et premières migrations
Les Slaves anciens se seraient originellement établis dans les zones des marécages du nord de la Pologne, du sud de la Biélorussie et de l'ouest de l'Ukraine, à partir du milieu du premier millénaire avant notre ère. Cependant, c'est à partir du 6e siècle que les migrations slaves ont commencé à se développer. Ces déplacements ont été forcés par les pressions des peuples germaniques, des Huns, et d'autres groupes migratoires à l'est de l'Europe.
Expansion au sud et à l'est de l'Europe
Durant l’Antiquité tardive et le début du Moyen Âge (6e - 8e siècle), les Slaves se sont étendus massivement vers le sud, l'ouest, et l'est de l'Europe, occupant des territoires allant :
Au nord : jusqu'à la Baltique (Pologne, Biélorussie, Ukraine actuelle).
À l'est : en Russie occidentale et au-delà, vers le bassin de la Volga.
À l'ouest : jusqu'aux territoires de la Bohême, de la Moravie, et de certaines parties de l'Allemagne de l'Est actuelle (région des Sorabes).
Au sud : Ils ont pénétré dans les Balkans, y compris dans des parties de la Grèce et de l'Anatolie, avec des incursions jusque dans l’Empire byzantin.

Guerriers Slaves en campagne
Les Trois grands groupes slaves
Au fil du temps, les Slaves se sont divisés en trois grandes branches :
Les Slaves de l’Ouest : Ce groupe a colonisé des zones couvrant la Pologne, la Bohême (République tchèque), la Moravie, et la Lusace (région des Sorabes, en Allemagne).
Les Slaves de l’Est : Ils ont établi leur domination dans les vastes plaines de Russie, d'Ukraine et de Biélorussie actuelles.
Les Slaves du Sud : (Yougoslaves). Ils ont migré vers les Balkans, formant des peuples comme les Serbes, Croates, Slovènes, et d'autres nations des Balkans.
Leurs Relations avec les autres peuples
L'expansion des Slaves s'est souvent accompagnée d'interactions avec les Byzantins, les Avars, les Khazars, les Bulgares, ainsi que d'autres peuples germaniques et asiatiques. Les frontières de ces anciens territoires slaves étaient ainsi très dynamiques, changeant au gré des alliances, des guerres et des vagues de migration.
En résumé, l'étendue du territoire des anciens Slaves a couvert une grande partie de l'Europe centrale, orientale et du sud, s'étendant des rives de la Baltique au nord, jusqu'aux Balkans au sud, et de l'Allemagne de l'Est à l’ouest jusqu'aux plaines de Russie à l'est. Ce territoire a été divisé en différentes branches culturelles qui forment aujourd'hui les bases des nations slaves modernes.
Les anciens dieux slaves : un panthéon riche et mystérieux
La mythologie slave, bien que moins connue que celles des Grecs ou des Scandinaves, regorge de divinités fascinantes. Ce panthéon complexe, qui regroupe de nombreux dieux et esprits, est étroitement lié à la nature, aux cycles agricoles et à la vie quotidienne des peuples slaves.
De nombreuses variantes régionales existaient, tant dans le nom des divinités que dans leurs attributions, car le territoire des Slaves était immense et les déclinaisons locales compréhensibles, mais certaines divinités étaient vénérées à travers tout le monde slave, de l'Europe de l'Est aux Balkans.
Rod
Rod est souvent considéré comme la divinité primordiale de la mythologie slave, l'équivalent du « dieu créateur ». Il est associé à la création de l'univers et à l'ordre cosmique. Parfois confondu avec Svarog, dieu du ciel et du feu, Rod symbolise l’origine de la vie. On lui attribue également le contrôle des destins et des âmes humaines.
Rod engendra l'Amour (Lioubov) avec la douce Lada, et par la puissance de l'Amour il détruisit les ténèbres et fit naître le Cosmos, les myriades de mondes d'étoiles et également notre monde.
Rod créa tout ce que nous voyons, toute la Nature (Priroda). Rod sépara le monde Visible, Lav du monde Invisible, Nav, et la Vérité du Mensonge.

Le Rod de Rhodes rode et maraude ce que brode la noiraude
On retrouve les racines de son nom dans de nombreux mots, parmi lesquels : « rod » - lignée, « rodina » – patrie, « plodorodié » - fécondité, « ourojaï » - récolte, « priroda » - nature, « Roditel » - géniteur.
L'esprit divin de Rod engendra entre autres, Svarog, le Père Céleste, et Vélès, le protecteur des agriculteurs.
Svarog
Svarog, (Сварог) acheva la création. Il devint le maître du monde terrestre, le Seigneur du Royaume de Dieu. Pourtant, c’est Rod qui envoie les âmes sur la terre quand les enfants naissent.
Il est le dieu du feu céleste, souvent assimilé à Héphaïstos chez les Grecs. Il est également lié à la forge et à la métallurgie, représentant la puissance créatrice à travers le travail du feu et du métal.
Il était considéré comme dieu de l'abondance, les gens lui adressaient leurs prières pour une bonne récolte. L'époque du solstice d'hiver, passage vers l'été et le soleil, s'appelle Sviatki.
En l'honneur de Svarog il existait plusieurs fêtes. La fête principale avait lieu tous les ans après les moissons : les foules apportaient dans le temple de Svarog les fruits de leurs récoltes.
On lui apportait également du poisson, de la viande, du pain, de la bière, du vin, du lait, des œufs. La cérémonie se terminait par un grand festin avec une abondante consommation de vin.

La Robe rouge du rogue Svarog dans le fog
Svarog, le Seigneur du Royaume de Dieu.
Svarog est l’époux de Makoche, et père de Dajbog, Semargl, Peroun, Svarojitch et Stribog.
Peroun (Perun)
Perun (Перун), fils du précédent, et dieu de la foudre. Dieu suprême dans la Russie kiévienne, il est le maître de la nature, du tonnerre et de la tempête, protecteur des guerriers, époux de Dodola.
Il est grand, large d'épaules, les cheveux noirs ou gris et la barbe en or, bref un Sébastien Chabal vieillissant.

Chabal, un dieu du Stade
Il est souvent comparé à Zeus ou Thor dans d'autres mythologies. Symbole de la guerre, de la force et de la justice, il est armé d'une massue, d'une hache et d'un arc avec des flèches-éclairs, il combat les forces du mal, et son nom est associé à la puissance des orages. Perun est aussi considéré comme un protecteur des hommes et des royaumes, invoqué lors des batailles.
Péroun se déplace à cheval ou dans un char tiré par des chevaux ailés, noirs et blancs.

Ici, c’est pas le Peroun !
Péroun aimait se transformer en taureau, ainsi le taureau était considéré par tous comme un animal sacré.
Vélès
Vélès, Vélès (Велес), Volos (Волос), Vles (Влес) dieu des troupeaux, il est fils de Rod et frère de Khors, époux d'Azovouchka (fille de Svarog et de Mère Sva), il est le dieu du bétail et de la richesse, protecteur des marchands, des chasseurs et des agriculteurs.
Dans d’autres variantes, Vélès est le dieu des enfers, de la magie, des troupeaux et de la richesse. Souvent représenté comme un serpent ou un dragon, il incarne le monde souterrain et l’aspect mystérieux de la nature.
Contrairement à Perun, qui symbolise l’ordre et la lumière, Veles est lié au chaos, à la fertilité de la terre, mais aussi à la tromperie. Leur opposition mythologique reflète la lutte entre le ciel et la terre, l’ordre et le chaos.
Un des dieux les plus anciens. Avec son épouse, il habite sur l'île magique Bouïan.
Vélès a appris aux gens à ne pas chasser et tuer les animaux mais à les apprivoiser et à les utiliser.

Vélès, le vieux velu vêtu de vert, Veille
Vélès possède plusieurs objets magiques, notamment un Gousli, sorte d’Harpette de poche (Voir Article : "Instruments Anciens") : quand il joue et chante, les auditeurs oublient tout.

Fais-moi Gousli gousli
Mokosh
Makoche (Макошь), Mokoche (Мокошь), Makecha (Макеша), Makocha (Макоша)
Déesse épouse de Svarog, elle tisse les fils du destin. Elle est la déesse mère de la terre, de la fertilité et des femmes. Protectrice des travaux féminins (tissage, filage) et des moissonneuses
Elle est aidée par Dolia et Nedolia. C'est aussi la déesse des récoltes et de l'abondance. Selon certaines sources, son nom est en rapport avec le mot "mak - "pavot", fleur que les jeunes filles brodaient sur les serviettes de mariage.
Elle est également associée à la pluie, à la terre nourricière et à la santé. Vénérée surtout par les paysans et les femmes,
Mokosh symbolise la puissance de la nature et la fertilité de la terre. Ses attributs rappellent souvent ceux de déesses-mères dans d'autres cultures anciennes.

Makoche n’a pas de Makotch dans sa sacoche
Chez certains peuples du Nord Mokoche est une Déesse froide et méchante.
On offrait à Makoche du miel, du vin, de la viande, du lait.
Makoche est liée à l'eau et à la terre.
Régalez-vous d’un « Makotch ou Makoviech » si vous vous trouvez dans l’ancienne région minière du Nord-Pas de Calais. Cette pâtisserie est un gâteau roulé, fourré de grains de pavot liés de crème épaisse. La tradition est apportée par les émigrés polonais, arrivés en France dans les années 1930 à 1950.

Gâteau roulé au Pavot : le Makotch
Photo « Marmiton »
Dazhbog
Dazhbog, (Daždbog), est le dieu du soleil et de la lumière. Souvent vu comme un bienfaiteur, il est celui qui distribue les richesses du ciel à la terre, et sa présence est cruciale pour les cycles agricoles. Il est fils de Svarog et époux de la déesse de la lune Morena. Son nom signifie "dieu qui donne" ou "dieu, donne-nous !".
C'est lui qui a créé la mesure du temps et le calendrier.
Considéré comme un ancêtre mythique de certaines tribus slaves, il symbolise la prospérité et la vitalité.

Dazhbog, est le dieu du soleil et de la lumière
Stribog
Stribog, (Стрибог), Fils de Svarog, est le dieu des vents, des tempêtes et de l'air. Dans la mythologie slave, il est celui qui contrôle les mouvements de l'air et la force des vents, impactant ainsi directement le climat et la vie quotidienne.
Il est né lors de la première bataille de Pravi et Navi. Cette célèbre bataille a eu lieu lorsque Rod a décidé d’affecter aux dieux différentes tâches. À ce moment-là, Svarog a frappé la pierre d'Alatyr avec son marteau, et de ces étincelles deux frères jumeaux sont nés: Stribog, le dieu du vent et Semargl, le dieu du feu.
Les Slaves croyaient que les vents étaient ses enfants, envoyés à travers le monde pour apporter des changements, qu’ils soient bénéfiques ou destructeurs.

Stribog, est le dieu des vents… et des Rots ?
Il avait plusieurs fils et petits-fils. Parmi eux : Posvist (dieu de la tempête), Dogoda dieu du beau temps et du vent agréable, Poloudennik dieu du vent de midi, Polounotchnik dieu du vent de minuit.
Belbog, (Белбог) ou Bélobog (Белобог), blanc et bon, il est le dieu de la chaleur du soleil, de l’abondance des récoltes et de la Chance et du bonheur. Fils du dieu Rod et frère de Tchernobog, dieu du mal et des ténèbres.
La lutte incessante de Bélobog et Tchernobog symbolisait la succession permanente du jour et de la nuit. Bélobog était d'abord représenté comme un cygne blanc et, plus tard, comme un vieillard vêtu de blanc avec une barbe blanche et un bâton de pèlerin.
Ses temples se situaient sur les collines exposées au soleil ; on les décorait abondamment avec de l'or et de l'argent pour qu'il ne reste pas un seul endroit non éclairé et lumineux. Pour honorer Bélobog, les gens organisaient des jeux et des festins joyeux.

Quelle allure a le loup ailé du beau Belbog
Tchernobog
Tchernobog (Чернобог), le dieu noir, celui de la nuit et de l’ombre. Il prendra un caractère néfaste et maléfique sous l’influence chrétienne.
Donc, Dieu méchant, maître de l'hiver, des nuages sombres, de la nuit, l'opposé de Bélobog. On lui faisait des offrandes humaines et on lisait des incantations pour éviter sa colère.
Il forme un couple indissociable avec Bélobog, comme le jour et la nuit, le Ying et le Yang. Pendant les festins rituels, une coupe circulait, et les gens adressaient les incantations aux deux dieux.

Tchernobog, le dieu noir, de la nuit et de l’ombre
Les frères Belobog et Tchernobog suivent partout une personne et écrivent toutes ses actions, bonnes et mauvaises, dans les livres du destin.
Plus tard, sous la chrétienté, ils ont été remplacés par l'ange gardien, debout derrière l'épaule droite, et le diable - derrière la gauche.
Lada (Лада), Déesse de l'Amour et du Mariage.
Lada est la mère des Dieux et l’épouse de Rod, Déesse de la terre, protectrice des naissances, des femmes, des enfants, du mariage, des couples, des récoltes et de la fécondité.
Associée au printemps, elle symbolise la renaissance de la nature, la jeunesse et les festivités.
Lada est souvent invoquée lors des mariages et des célébrations liées à la fertilité, jouant un rôle semblable à celui de Vénus ou d’Aphrodite

Cette Lada-ci est surement carrossée et peut être caressée par Pininfarina.
La Déesse Lada. Illustration Maxime Kulechov
C'est la féminité incarnée, elle est tendre, avec ses cheveux châtain tressés surmontés d'une couronne de fleurs roses.
Lada porte des vêtements blancs et aime chanter ; c'est une femme mûre et épanouie, maîtresse de maison et mère de famille nombreuse.
Une des déesses les plus aimées et vénérées. Pour maintenir l'amour conjugal et préserver les familles unies, les gens lui apportaient des fleurs, des oiseaux vivants, de la laine, des peaux, du lin, des baies et du miel.
Son nom apparait dans de nombreux mots de la vie quotidienne !
ладно | d'accord |
ладовать | s'entendre |
складно | pliable |
лад | harmonie |
уклад | mode de vie |
ладонь | Paume de la Main |
оладьи, оладушки | crêpes |
уладить (привести в порядок) | régler (mettre en ordre) |
сладить (справиться) | faire face |
наладить (отремонтировать) | ajuster (réparer) |

Amulette de l’Etoile de Lada
Le signe de la déesse Lada était vénéré, c’est l'étoile de la Russie, qui peut également être appelée l'étoile de Lada
Voir Article : "Amulettes et talisman"
Sviatovid
Sviatovid (Святовид), ou Sventovit (Свентовит_, Sviatovit (Святовит), Dieu de la guerre chez les Slaves de l'Ouest, dont la statue géante, à quatre têtes, rendait des oracles réputés dans le grand sanctuaire d'Arcona dans l'île Rügen de la Baltique, jusqu'à ce que Valdemar Ier de Danemark détruise ce sanctuaire en 1168.

Sviatovit, Dieu de la guerre chez les Slaves de l'Ouest

Sviatovit, la statue géante, à quatre têtes
L'idole de Svetovit avait quatre visages, regardant dans différentes directions du monde et, peut-être, symbolisant la puissance de Dieu sur les quatre points cardinaux (comme les quatre vents) et les quatre saisons du temps.

Svetovid, sculpture moderne
Morana
Morana (ou Marzanna, Morena, Mora), est la déesse de la mort, de l’hiver et des mauvais présages. Représentée comme une vieille femme effrayante ou une figure sombre, elle est associée au froid et à la destruction. Elle est la fille de Svarog et de Lada.

Morana est la déesse de la mort, de l’hiver et des mauvais présages
Les Slaves célébraient des rites pour chasser Morana, lors de la fête de Maslenitsa, oùils brulent le «Morena-hiver» sous la forme d’une effigie de paille. (Voir Article « Maslenitsa, un Mardi gras Majuscule) pour marquer la fin de l’hiver, symbolisant ainsi la victoire de la vie sur la mort et l’arrivée du printemps.
Autres divinités, parmi la plusieurs centaines répertoriées
On peut lister aussi une foule de divinités secondaires et d’esprits plus ou moins espiègles voire malfaisants.
Bog (Bor) Nom Générique de Dieu
Dodola Déesse de la Pluie
Dzievona Déesse de la Chasse
Jarilo /Iarilo Dieu du Soleil et de la Nature
Jiva Déesse de la Vie, de la Naissance et du Printemps
Khmel (houblon)
Khors Dajbog Dieu du Soleil d’Hiver, de la Guérison, protecteur de Kiev
Koupalo Divinité du solstice d'été ; fils de Koupalnitsa et de Sémargl

Koupalo par V. Ivanov
Voir Article :"La fête de Kupala"
Voir Article :"Conte Fantastique : la Rosee de Kupala"
Kurent Dieu du Vin
Mati Syra Zemlia Déesse de la Terre
Radigast (Радигаст) Dieu de la guerre chez les Slaves du Nord.
Rouievit Dieu de la Guerre pour les Slaves de la Baltique
Siebog Dieu de l’Amour et du Mariage
Simargl Dieu du Feu, de la Lune, des Récoltes et des Plantes
Silnobog (Сильнобог) Dieu de la force endurance et adresse
Siva (Сива) ou Sieba ou Jiva (Жива) était la déesse de la Vie, déesse des récoltes, et des semailles

Siwa
Soud (Суд), Oussoud (Усуд) Dieu du destin de chacun
Souritsa (Сурица) Déesse de joie et de lumière, épouse de Khmel, fille de Dajbog. C'est aussi une boisson (souritsa ou souria).
Sporych (Спорыш) Dieu de la fécondité, de l'abondance, des semailles.
Sretcha (Среча) Déesse du bonheur et de la chance.
Svarojitch Dieu du Feu Terrestre
Sviatibor (Святибор) ou Sviatobor (Святобор) Dieu des forêts
Triglav / Triglaus Dieu de la Lune pour les Slaves de la Baltique

Triglav
Troian Dieu de la Nuit, de la Lune, chez les Slaves de l’Est
Zaria Déesse de la Beauté

Zaria, Déesse de la Beauté
L'étoile du matin est Zorya Utrennyaya qui ouvre les portes au soleil. Elle est épouse de Myesyats.
L'étoile du berger est Zorya Vechernyay qui ferme les portes après le coucher du soleil.
L'étoile de minuit est Zorya Polunochnaya; chaque nuit le soleil meurt dans ses bras.
Zeme Déesse de la Terre
Ziva Déesse de l’Amour et de la Fertilité
Zyvienia Déesse de la Nourriture
Mythologie des Slaves : Ou sont passées nos Divinités d’antan ?
Avec l'arrivée du christianisme (Vladimir 1er en 988), les grandes divinités Slaves sont peu à peu tombées en disgrâce et ont disparu du quotidien des peuples. Pourtant de nombreux éléments ont survécu dans la tradition populaire, et les rites païens ont été conservés détournés, à travers certaines cérémonies religieuses et les contes des Slaves chrétiens.
C'est essentiellement aux conteurs, qui cultivèrent leur art et transmirent les histoires de génération en génération, qu'il faut attribuer la continuité du souvenir des mythes anciens. Les Skomorokhi (voir ci-dessous), ménestrels, ou colporteurs étaient accueillis dans les villages isolés, en particulier pour les longues soirées d'hiver.
L'évocation des mythes constituait une distraction fort rare et appréciée pour rompre la monotonie et animer les veillées. Ce divertissement n'était pas réservé au seul peuple, mais était aussi prisé par les nobles. Dans les demeures aisées, il était de bon ton de posséder un bon conteur, et ce jusqu’au tsar.
Skomorokhi : dans la grande tradition du moyen-âge, ces artistes itinérants passaient de ville en village pour se donner en spectacle, colporter les informations, amener un air de la capitale vers les provinces les plus reculées. Ils étaient jongleurs, grimaciers, musiciens, poètes, danseurs, acteurs, chanteurs, ils furent parfois montreurs d’ours, de marionnettes, en un mot clowns. Ils ont disparu, mais leur art s’est perpétué à travers le cirque. (Voir Article : « Skomorokhi »).
L’Église a bien entendu fait pourchasser et persécuter les conteurs et les autorités politiques ont suivi la trace. Au cours des 18 eme et 19 eme siècles, cet art traditionnel a lui aussi disparu.
En dépit des siècles, les Slaves ont su garder vivantes leurs légendes, même si elles se cachent désormais dans les recoins des contes ou derrière des traditions plus modernes. Que vous soyez fan de Stravinsky et même si le "Sacre du Printemps" ne vous parle pas, il est difficile de nier combien les mythes slaves continuent de résonner dans la culture européenne d’aujourd’hui.
Les mythes que les nourrices contaient aux enfants des nobles fournirent les thèmes d'innombrables chefs-d’œuvre de la musique russe et slave (Sadko, Snégourotchka et Le Coq d'or de Rimski-Korsakov, L'Oiseau de feu et Le Sacre du Printemps de Stravinski, Roussalka de Dvorak).

Miniature : Sadko
Créatures Mythiques et Esprits
La mythologie slave regorge de créatures mythiques telles que l’oiseau de feu (Voir Article : "Ivan Tsarevitch et l'oiseau de Feu".« Ivan tsarevitch en Liberte ») symbole de beauté et de quête. Les esprits et démons, comme Baba Yaga (Voir Article « Baba Yaga la Sorcière », et Article : « Vassilissa la Belle », et l’Article : « Baba Yaga, ma Sorcière mal Aimée »), ou Berstuk, jouaient un rôle dans la compréhension slave de l’univers, souvent liés à la forêt et à la nature sauvage.
Héros et Figures Légendaires
Les figures légendaires comme le héros Kresnik étaient vénérées pour leur bravoure. De telles légendes incarnent les valeurs et les idéaux slaves, offrant un aperçu des vertus qui étaient estimées par ces peuples avant l’avènement du christianisme.
Renaissance du Néopaganisme slave (Rodnovérie)
Au cours des dernières décennies, un mouvement néo-païen appelé Rodnovérie (ou « foi ancestrale ») a pris de l’ampleur dans plusieurs pays slaves (Russie, Ukraine, Pologne, République tchèque). Ce mouvement cherche à raviver les anciennes traditions et croyances slaves, souvent en opposition à la modernité ou comme retour aux racines nationales. Les adeptes de la Rodnovérie vénèrent les dieux slaves comme Perun, Veles ou Mokosh, et célèbrent les anciens rites païens. Le mouvement, bien qu’encore marginal, connaît une certaine visibilité dans les sociétés contemporaines.
Ces communautés se fondent sur des sources historiques, des éléments de folklore et des interprétations modernes pour reconstruire une spiritualité slave ancestrale. Ils effectuent des rituels en l’honneur des dieux et déesses de la mythologie slave et suivent un calendrier de fêtes traditionnelles.
Caractéristiques principales :
Reconstitution de croyances païennes slaves
Pratique de rituels
Référence à des dieux tels que Perun, Veles et autres figures mythologiques
Adoption d’un calendrier de célébrations basé sur des festivals anciens
Rituelles et Festivals contemporains
Les rituels et festivals contemporains tirent leur substance des anciennes traditions slaves, en les adaptant souvent à l’époque actuelle. Des célébrations comme Kupala et Koliada sont revivifiées, mélangeant croyances anciennes et éléments nouveaux de sociabilité.
Voir Article :"La fête de Kupala"
Voir Article :"Conte Fantastique : la Rosee de Kupala"
Maslenitsa (le carnaval slave, célébré en Russie, en Ukraine et en Biélorussie) : Cette fête pré-chrétienne marque la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps. Voir Article :" Maslinitsa".
Elle est souvent associée à Morana, déesse de l’hiver et de la mort, dont on brûlait symboliquement l'effigie pour chasser l’hiver. Aujourd'hui, la coutume persiste avec des feux de joie et des festivités pour célébrer la renaissance de la nature.
La nuit de Kupala (ou fête d’Ivan Kupala, le 23-24 juin) : Cette fête est dédiée à l’eau et au feu, des éléments liés à la purification et à la fertilité. Elle tire son nom de Kupala, une figure païenne de la fertilité et des récoltes. Les jeunes filles jettent des couronnes de fleurs dans l'eau pour prédire leur futur mariage, et des feux de joie sont allumés pour éloigner les mauvais esprits.
Kupala – solstice d’été:
Feux de joie et rituels de fertilité
Sauts par-dessus les feux pour la purification et la santé
Koliada – solstice d’hiver:
Chants et danses traditionnels
Échanges de cadeaux et festins communautaires
Le regain d’intérêt pour ces pratiques témoigne d’une volonté de reconnecter avec un héritage culturel riche, tout en l’adaptant aux enjeux contemporains.
Conclusion :
La mythologie slave, riche et diversifiée, reflète les croyances profondes des anciens peuples slaves, très attachés aux cycles de la nature, à la terre et aux forces élémentaires. Chaque dieu ou déesse avait un rôle spécifique, souvent en lien avec les saisons, la fertilité, la guerre ou la mort, créant ainsi un équilibre entre les forces de la vie et de l’au-delà. Ces divinités étaient vénérées à travers des rituels et des fêtes, et leur présence continue d'influencer les traditions culturelles slaves aujourd'hui.
Sources :
Ivanov, V. V., & Toporov, V. N. (1974). La mythologie slave.
Rybakov, B. A. (1981). Le paganisme de l'ancienne Russie.
Pour en savoir plus :
https://www.russievirtuelle.com/mythologie/pantheon.htm qui m’a servi d’inspiration pour le texte et tableau récapitulatif
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